« La surface de Vénus est caractérisée par sa pression écrasante et sa température infernale. Plus on s’en éloigne, plus la température chute. À 50 km au-dessus de sa surface, au niveau des nuages, la température est tropicale et la pression semblable à celle de la Terre. Mais 20 km plus bas, l’air se raréfie et le froid est polaire. Entre ces deux niveaux dérivent les 10 000 cités flottantes de Vénus. »

Voilà le rêve fou de Geoffrey Landis, scientifique et prolifique écrivain de science-fiction. Tout cela est vrai, à l’exception de la dernière phrase qui n’est que le produit de son imagination. Ce rêve, Landis a passé les quinze dernières années à tenter de le réaliser.

Crédits : Geoffrey Landis

Vénus présente il est vrai quelques avantages. Elle est plus accessible que Mars (cinq mois de voyage contre neuf pour la Planète rouge) et possède une gravité assez semblable à celle de la Terre (90 %). La NASA, où Landis travaille depuis 26 ans, avait envisagé d’entreprendre le voyage à la suite du programme Apollo, mais elle a vite abandonné l’idée : selon les ingénieurs, les astronautes n’auraient eu qu’entre 45 minutes et deux jours pour réaliser des observations détaillées.

Landis propose depuis d’explorer la planète grâce à un avion fonctionnant à l’énergie solaire et même à des chars à voiles capables de supporter les températures vénusiennes. S’il envisage d’abord l’exploration robotique de la planète, son but ultime reste « la colonisation de l’atmosphère de Vénus ». Il a proposé il y a longtemps de l’explorer au moyen de dirigeables, une idée récemment reprise par la NASA.

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https://youtu.be/0az7DEwG68A Crédits : NASA Langley Research Center 

En plus d’être moins long, le voyage vers Vénus serait plus simple pour nous : en prenant le chemin le plus court, l’occasion de se rendre sur Venus se présente tous les 19 mois contre seulement tous les deux ans pour Mars. De plus, grâce à son atmosphère, Vénus pourrait protéger les astronautes des radiations solaires, ce qui n’est pas le cas de Mars.

Ces cités flottantes effectueraient alors un vol stationnaire près de la couche de nuages de Vénus, leur permettant d’emmagasiner énormément d’énergie solaire : un jour vénusien dure environ 117 jours terriens. Cependant, les ingénieurs devraient faire face à l’hostilité de l’environnement vénusien, avec des vents de 200 km/h faisant le tour de la planète et soulevant des nuages d’acide sulfurique. Les cités flottantes de Landis devront patienter encore un peu.

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Crédits : ESA

Source : Motherboard

D’ici 2020, le pays prévoit d’accueillir 70 % des infrastructures astronomiques mondiales. ↓ chilistar