Un crapaud buffle australien — Crédits : Getty/Ulyces.co L’Australie a un problème de crapauds. Ça ne date pas d’hier, puisque des populations de crapauds buffles ont été introduites sur l’île dès 1935, pour débarrasser les fermiers des coléoptères parasitant les plantations de canne à sucre. Manque de pot, l’amphibien venimeux (Rhinella marina de son vrai nom) n’a eu que faire des insectes, s’est empiffré d’autres espèces et de nourriture pour animaux, tout en tuant ou rendant malade au passage quiconque s’avisait de les toucher, à l’aide de leurs sécrétions toxiques (humains compris). Mais d’après la BBC, qui cite une étude récemment publiée, ces crapauds toxiques contaminés par un herbicide créé par Monsanto développent des mutations extrêmement dangereuses pour leur environnement. L’herbicide en question, tout comme le Roundup, contient principalement du glyphosate – un  cauchemar pour les écosystèmes. « Nos résultats indiquent que la pollution due aux pesticides exacerbe le problème des espèces toxiques invasives », explique Veronika Bokony, l’auteure principale de l’étude. « En Australie, (…) on constate une hausse de la mortalité drastique chez les prédateurs qui ingèrent les œufs de crapauds buffles » contaminés par l’herbicide. Cela enlève de facto un frein à la prolifération déjà très problématique des populations de crapauds buffles, tout en ravageant un peu plus l’écosystème du nord de l’Australie. Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Les toxines présentes dans l’herbicide arment les crapauds d’un deuxième poison, non-naturel celui-ci, en se mélangeant à leur métabolisme. Par conséquent, des prédateurs qui autrefois pouvaient les digérer sans souci, comme les crocodiles, sont désormais empoisonnés par cette double-dose de produits toxiques sécrétés par le crapaud mutant. Pendant que l’Australie voit son invasion de crapauds tueurs augmenter en nombre comme en toxicité, l’herbicide de Monsanto est toujours largement utilisé dans l’agriculture australienne. Et sa suppression n’est pas à l’ordre du jour. Source : BBC