Crédits : Dark Energy Survey Einstein avait-il vu juste ? En 1919, le physicien rendait publique sa théorie sur la relativité générale. En 2017, les nouveaux résultats du Dark Energy Survey (DES) ont permis d’établir une cartographie ultra-détaillée de la structure de la matière noire et, 98 ans après, à la théorie du génie allemand de se confirmer. Les résultats sont éloquents : 26 % de l’univers serait constitué de ce composant mystérieux. Qui plus est, sa répartition pourrait être tout sauf hasardeuse, ce qui laisse penser que sa structure a encore bien des secrets à nous dévoiler. Pour obtenir de tels résultats, l’équipe de chercheurs internationale a utilisé le DECam, un capteur à la sensibilité extraordinaire monté sur un télescope. Il leur a permis d’analyser la lumière en provenance de 26 millions de galaxies, et donc l’évolution de la structure de l’univers au cours des sept derniers milliards d’années. Leur but ? Comprendre et expliquer tout ce tintamarre autour de l’énergie et de la matière noire. Deux entités qui, malgré leur nature commune, n’ont pas grand-chose en commun. Si nous avons découvert, il y a environ 20 ans, que l’énergie noire semble accélérer l’expansion de l’univers et composerait environ 68 % de son énergie totale, nous en savions encore peu concernant la matière noire. Crédits : Chihway Chang / Kavli Institute for Cosmological Physics, University of Chicago D’après les recherches du DES, il s’agirait d’une force obscure permettant aux galaxies de rester unies bien que celles-ci ne soient pas constituées d’assez de matière visible. La carte ci-dessus est la plus détaillée jamais réalisée par des scientifiques. Elle est dix fois plus grande que celle publiée en 2013 par le télescope Planck. « Les résultats apportés par ces deux ressources présentent moins de 7 % de différence. (…) Ils corroborent nos théories les plus connues sur l’énergie et la matière noires », a déclaré Joe Zuntz de l’université d’Édimbourg. Et selon Nigel Lockyer, directeur du Fermilab, ce n’est que le début : « Le DES nous a permis de faire des découvertes incroyables, et ils n’ont fait qu’effleurer tout leur potentiel. » Car après toutes ces années de recherche, le DES n’a pour le moment cartographié qu’un trentième de la surface totale du ciel. Sources : DES/Fermilab