Crédits : National Museum, Warsaw Le Tao est l’un des trois piliers de la pensée chinoise. Contrairement au bouddhisme et au confucianisme, cette religion polythéiste est peu connue dans nos contrées car autrefois moins pratiquée. Parmi ses divinités, on trouve Magu, déesse de la jeunesse et de la longévité. Son nom vient de deux mots chinois : « Ma » (cannabis) et « Gu » (servante), ce qui lui valut l’appellation de « femme de chanvre ». Dans l’Antiquité, la Chine, la Corée et le Japon avaient donc en commun une déesse du cannabis (appelée Mago ou Mako en Corée). Historiquement, les taoïstes portent une grande valeur symbolique au cannabis. « Les racines de chanvre étaient très peu utilisées en médecine, mais les magiciens-techniciens affirment que, brûlées avec du ginseng, elles permettent d’avoir des visions prémonitoires », écrivait le biochimiste britannique Joseph Needham, qui a dédié la majorité de sa vie à la recherche sur le génie chinois. Dans un de ses ouvrages de la collection Science and Civilization in China, il fait également le lien entre les légendes liées à Magu et l’utilisation du cannabis dans le taoïsme. Magu étant souvent invoquée lors de ces rituels, elle est vite devenue la déesse du Mont Tai, où cette plante magique poussait à foison. Dans les textes et illustrations de l’époque, Magu est dépeinte comme une déesse à l’apparence d’une jeune femme de 18 ou 19 ans. Sa jeunesse et sa beauté sont les symboles de la bonne santé et de l’apaisement de l’univers dont elle assurait la protection. Gardienne de la vitalité à travers toute l’Asie de l’Est, les taoïstes lui prêtent le pouvoir de veiller sur les êtres humains comme sur les cycles de la Terre. En Corée et au Japon, elle est également une déesse créatrice, apparentée à la déesse shinto Amaterasu. Source : Joseph Needham, Science and Civilization in China