Crédits : Stokkete Alors que la légalisation du cannabis à des fins médicales tend à se généraliser aux États-Unis (29 États sur 50 l’ont autorisé), les recherches sur ses effets demeurent insuffisantes. Dans un article publié le 11 septembre dans The Conversation, Deirdre Conroy, professeure en psychiatrie à l’université du Michigan, évoque les effets du cannabis sur le sommeil qui, selon elle, dépendent d’un certain nombre de facteurs, notamment de la fréquence d’usage et du type de cannabis consommé. Les perturbations du sommeil sont une des principales causes de recours à l’usage médical du cannabis. Les premières études sur le sujet ont été menées dans les années 1970, mais demeurent assez inconsistantes, selon la chercheuse. Elles ont néanmoins permis de constater les bénéfices du cannabis sur l’endormissement, la stabilité du sommeil, et parfois même sur l’allongement de la phase profonde du sommeil. Cependant, il apparaissait également qu’à l’arrêt de la consommation, celui-ci se dégradait considérablement, et ce pendant toute la phase de « sevrage ». Comme après l’arrêt brutal d’un antidépresseur. Selon Conroy, les bénéfices de la weed en la matière sont surtout fonction du sujet concerné. La fréquence de consommation joue notamment un rôle considérable. D’après ses travaux, réalisés sur 98 volontaires jeunes et en bonne santé, 39 % des usagers quotidiens présentaient des perturbations du sommeil, contre 10 % des personnes ayant une consommation occasionnelle ou inexistante (aucune différence substantielle entre ces deux dernières catégories). Néanmoins, chez les individus sujets à la dépression ou l’anxiété, la différence s’atténuait, montrant donc une influence positive du cannabis dans ces situations-là, mais néfastes chez les sujets « normaux ». Les études sur le cannabis à usage médical ont connu un boom au cours de la dernière décennie, mais demeurent freinées par des barrières légales : aux États-Unis, seule l’université du Mississippi est autorisée par le National Institute of Drug Abuse à faire pousser de la marijuana dans le cadre de ses recherches. Ce qui maintient le cannabis, au niveau fédéral, dans un statut de substance de catégorie 1 (selon la classification du United States Drug Enforcement Agency), c’est-à-dire illégale quels qu’en soient les usages. Source : The Conversation