Crédits : Alamy Le recours au diesel, longtemps vanté comme moins polluant, a connu un véritable boom depuis les années 1990. En 2015, le « Dieselgate » éclatait, levant le voile sur les truquages réalisés par Volkswagen pour réduire pendant les tests les niveaux d’émissions de NOx (oxydes de nitrogène) de ses voitures diesel. Une étude publiée ce 18 septembre par l’International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA) dans le journal Environmental Research Letters, corrobore les hypothèses qui avaient alors été formulées : les excès de particules fines émises par le diesel seraient à l’origine de près de 5 000 morts prématurées chaque année en Europe, rapporte Euractiv. Une étude publiée en mai dernier dans Nature associait déjà 38 000 décès prématurés en 2015 aux émissions excessives de véhicules diesel dans le monde. Les travaux menés ici sont centrés sur l’Europe (Union européenne, Norvège et Suisse), qui détient 100 millions de voitures diesel en circulation, 50 % davantage qu’en 1990, et deux fois plus que dans le reste du monde. Et 40 % des émissions de NOx y sont dues, selon ces chercheurs au transport routier. Les pays au bilan le plus lourd en la matière sont l’Italie, la France et l’Allemagne, en raison de leurs importantes populations et de la place importante du diesel dans leur parc automobile. On sait que le diesel dégage moins de dioxyde de carbone que le pétrole. Malheureusement, ses émissions d’oxydes de nitrogène ne sont pas tellement plus souhaitables : responsables d’acidifier la pluie et de provoquer des smogs suffocants, elles peuvent déclencher à long terme des problèmes de santé multiples. Difficultés respiratoires, maux de tête, corrosion des dents, irritation des yeux ou encore perte d’appétit. Selon l’étude, sur les 10 000 morts attribuées chaque année en Europe aux particules de pollution des véhicules utilitaires légers diesel, près de la moitié auraient pu être évitée si les émissions avaient réellement correspondu aux certificats de limitation. Selon Jens Borken-Kleefeld, expert en transport à l’IIASA, « si les émissions des voitures diesel étaient aussi basses que celles des voitures à pétrole, trois quarts ou environ 7 500 décès prématurés pourraient avoir été évités ». Source : Euractiv