C’est la première fois que Peugeot présente une voiture hors d’un salon automobile. « C’est très significatif », insiste Matthias, qui a contribué au design du dernier prototype de la marque au lion, baptisé Instinct. Le concept car réalisé en partenariat avec Samsung exhibe ses courbes bleues au nez des visiteurs du Mobile World Congress de Barcelone. Son design résolument futuriste et son statut de « voiture augmentée » a vocation à être « une note d’intention de Peugeot » en matière de véhicule autonome. Si la marque française n’a pas encore sorti ou conçu de modèle concret dont le pilotage est confié à une intelligence artificielle, Instinct veut indiquer la direction à suivre au cours des prochaines années. « On voulait abolir la frontière entre automobile et domotique », dit Matthias. « Par exemple, vous pouvez continuer à écouter le morceau que vous écoutiez chez vous dans la voiture, ou régler la température de la maison avant votre arrivée. » La perspective d’un écosystème fluide entre transport et foyer a quelque chose de futile au premier abord, mais cela pourrait également faire des économies. « Du tissu croisé imprimé en 3D à l’habitacle en béton projeté jusqu’aux écrans digitaux, tout pourrait être ajouté à un vrai modèle dès demain matin », poursuit Matthias. L’idée du constructeur était avant tout de pousser la logique de ses plus récents modèles à l’extrême, et de s’aventurer sur des territoires encore inconnus. Côté IA, le constructeur a pensé ce modèle « imaginaire » en deux modes : « Vous pouvez toujours vous régaler en conduisant vous-même sur une route pleine de virages, et laisser la conduite à l’ordinateur sur une autoroute en ligne droite, où conduire ne présente aucun intérêt », explique-t-il. Une question de choix, uniquement ? N’est-ce pas plutôt dû aux limitations de l’IA ? « Eh bien… oui, aussi. Mais rappelez-vous que c’est un concept. » Il faut effectivement laisser le bénéfice du doute à Peugeot. Après tout, ils n’envisagent le lancement d’un modèle entièrement autonome que pour 2023, pas demain matin. Ce qui laisse quelques années à la firme et son partenaire coréen de perfectionner le système de pilotage. Crédits : Nicolas Prouillac/Ulyces.co