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Les archéologues n’ignoraient pas l’importance symbolique qu’avaient les tremblements de terre dans la Grèce antique. Mais le 12 septembre, Phys.org a rapporté une étude réalisée par Iiain Stewart, professeur à l’université de Plymouth, soutenant que de nombreux temples sacrés ont été intentionnellement placés à l’endroit même où des séismes étaient susceptibles de se produire.

Les scientifiques avaient déjà établi par le passé que la ville de Delphes avait volontairement été reconstruite sur le lieu où un séisme l’avait en partie détruite, en 373 avant notre ère. En effet, la faille dégageait des vapeurs toxiques aux propriétés prophétiques, considérées par les Grecs anciens comme des sources sacrées. Pour Iain Stewart, qui travaille depuis longtemps sur la capacité des séismes à remodeler les paysages et les communautés, le cas de Delphes ne serait pas une exception mais plutôt l’emblème d’un phénomène plus large.

D’après ses études, de nombreuses autres villes, parmi lesquelles Cnidus, Mycénée ou Éphèse, auraient été bâties délibérément sur des failles sismiques, pour des raisons culturelles telles que la communication avec le monde souterrain. Selon lui, on savait déjà que « les Grecs anciens accordaient une importante valeur aux sources chaudes provoquées par les tremblements de terre, mais la construction de temples et de villes proches de sites sismiques était peut-être plus systématique qu’on ne le pensait jusqu’ici ».

La région de la mer Égée est célèbre à la fois pour ses temples et pour sa vulnérabilité sismique. Peu surprenant donc que des villes entières coïncident avec zones de tremblement de terre. Que tous les lieux sacrés de ces villes soient placés sur les lignes de faille serait en revanche un sacré hasard, répond Stewart. Il imagine que les Grecs voyaient les tremblements de terre comme une forme de bénédiction : « C’étaient des gens incroyablement intelligents », explique-t-il. « Je crois qu’ils avaient compris la signification [de ces lignes de faille] et souhaitaient que leurs citoyens profitent des bénéfices qu’elles apportaient. »

Pour autant, il existe de nombreux temples bâtis hors des failles, mais ceux qu’elles abritent n’ont probablement pas été placés là fortuitement.

Source : Phys.org