Le général Amir Ali Hajizadeh — Crédits : FARS Le général Amir Ali Hajizadeh arbore un air grave et fier à la tribune ce dimanche 17 septembre, alors qu’il est venu annoncer la nouvelle. Regard sombre et barbe grise, le commandant de l’espace aérien des Gardiens de la révolution islamique déclare que l’Iran a créé une bombe de dix tonnes, d’une puissance comparable à la « mère de toutes les bombes » américaine. « Ces bombes sont à notre disposition », dit-il. « Elles peuvent être lancées depuis un aéronef et sont très destructrices. » Une comparaison qui n’est pas pour réjouir le commandement des forces armées américaines, rapporte The Independent en citant les propos recueillis par l’agence de presse iranienne FARS. En avril dernier, l’armée de l’air américaine avait procédé sur ordre du président Donald Trump à une démonstration de force sans précédent en Afghanistan. Le Pentagone avait déclaré qu’un appareil de l’US Air Force avait largué sur des tunnels dissimulés dans la province de Nangarhâr, utilisés par des miliciens de l’État islamique, la bombe non-nucléaire la plus puissante jamais utilisée dans l’histoire de l’humanité. Baptisée MOAB (mother of all bombs), l’arme équivalente à l’explosion de 11 tonnes de TNT avait tout dévasté sur son passage à plus d’un kilomètre à la ronde. La présente déclaration du général iranien ne devrait pas assouplir les relations tendues que les États-Unis entretiennent avec la République islamique, alors que l’accord nucléaire avec l’Iran est actuellement en discussion. Conclu en juillet 2015, Trump pourrait décider de le réviser ou d’y mettre un terme. Une décision à laquelle s’oppose le président Emmanuel Macron, d’après Le Monde. Le président de la République aurait confié à son homologue américain que « la remise en cause et la fragilisation de l’accord de Vienne ouvriraient une boîte de Pandore ». Boîte qu’on s’inquiéterait de voir ouverte au vu des récents développements militaires de l’Iran. Plus tôt ce mois-ci, les autorités iraniennes ont en effet affirmé avoir mis au point un système de défense efficace contre les contre les missiles à longue portée. Des progrès perçus d’un mauvais œil outre-Atlantique, bien que l’Iran soutienne ne pas avoir enfreint l’accord des Nations unies en agissant de la sorte. L’ayatollah Ali Khamenei, l’actuel guide suprême de la Révolution islamique, a répondu fermement aux condamnations des Américains : « La nation iranienne ne courbera pas l’échine, et le moindre faux pas de la puissance dominante concernant l’accord nucléaire sera accueilli par une réaction de la République islamique. » La balle est dans le camp de Trump. Sources : The Independent/Le Monde