Durant ses derniers jours à la présidence des États-Unis, Barack Obama n’a pas fait que ses bagages. Il avait déclaré en décembre 2016, comme son vice-président Joe Biden quelques mois plus tôt, que les USA prendraient des mesures fortes pour châtier quelque puissance étrangère qui tenterait de déstabiliser son système démocratique par des cyber-attaques. En filigrane, il était évident pour tout le monde que le 44e président des États-Unis faisait principalement allusion à la Russie de Vladimir Poutine. Dans un long article paru le vendredi 23 juin dans le Washington Post, on apprend notamment qu’Obama aurait autorisé un programme de piratage impliquant la NSA, la CIA et le cyber-commandement américain (USCYBERCOM) visant spécifiquement la Russie. Le programme en question impliquerait le déploiement d’ « implants » conçus par la NSA dans des réseaux russes « jugés importants pour l’adversaire, qui lui causeraient douleur et désagréments s’ils étaient perturbés », a confié un ancien membre du gouvernement américain au Washington Post. Ce programme a été développé plusieurs mois après qu’un rapport top-secret de la CIA a fait état d’une campagne de piratage menée par des hackers russes en lien avec le Kremlin. Leur objectif ? Déstabiliser et affaiblir la candidate Hillary Clinton au profit de son adversaire républicain Donald Trump. Les implants de la NSA ont été conçus de manière à pouvoir être déclenchés à distance au moment opportun. Ils font partie d’un ensemble de cyber-attaques développées « en représailles de l’agression russe, qu’il s’agisse d’une attaque à l’encontre d’un réseau électrique ou d’une interférence lors d’une future élection présidentielle », écrit le journal. Il s’agirait d’une opération sur le long-terme nécessitant des mois de préparation afin que le déploiement des implants soit effectif. Néanmoins, le Washington Post révèle que certains acteurs de l’opération s’inquiètent de la puissance desdits implants, ce qui a conduit l’administration Obama à demander qu’ils soient contrôlés afin que leur déploiement soit considéré comme « proportionnel » aux différents « scénarios de provocation russe », comme l’exige le droit international. On ne sait pas où en est l’opération sous Trump. De son côté, Vladimir Poutine se défend toujours de tout lien avec l’attaque qui a ciblé le parti Démocrate américain en 2016. Source : The Washington Post