Alpha-Centauri-cropped L’audacieux plan Breakthrough Starshot, qui représente 100 millions de dollars, consiste à utiliser des lasers pour envoyer un vaisseau spatial de la taille d’un timbre-poste jusqu’au système stellaire le plus proche du nôtre, Alpha Centauri. Cette sonde, qui voyagerait à 20 % de la vitesse de la lumière, pourrait faire le trajet de 4,37 années lumières en seulement 20 années terrestres. Et nous donner une chance d’explorer la plus proche planète semblable à la Terre connue à l’extérieur du système solaire, Proxima b. La seule question qui subsiste est : comment ralentir un tel vaisseau ? Le freinage est crucial car une telle sonde peut traverser un système solaire en quelques secondes, ce qui laisse très peu de temps pour collecter des informations sur le corps cosmique qu’il est censé explorer. Des scientifiques pensent avoir la réponse à cette question. Les astrophysiciens Michael Hippke et René Heller, de l’institut de recherche allemand Max Planck, affirment en effet qu’un des moyens de ralentir un vaisseau interstellaire, et de le mettre sur orbite, serait de déployer une voile solaire à l’approche de sa destination, afin d’utiliser les radiations et la gravité d’Alpha Centauri. Il pourrait, grâce à cette voile de 100 000 m2, se mettre en orbite autour de la première étoile du système, Alpha Centauri A, puis approcher la deuxième, Alpha Centauri B, voire même la troisième, Proxima Centauri, qui est aussi l’étoile de la planète Proxima b. Reste que la version de la sonde imaginée par Hippke et Heller, plus grande que celle de Breakthrough Starshot, est aussi beaucoup moins rapide. Elle se déplace à seulement 4,6 % de la vitesse de la lumière, ce qui signifie qu’elle mettrait 95 ans à atteindre Alpha Centauri, et 46 ans de plus à atteindre Proxima Centauri. L’équipe pense néanmoins que cette sonde peut encore être améliorée, notamment sa voilure, ce qui lui permettrait d’aller plus vite. Hippke et Heller sont actuellement en discussion avec les membres du projet Breakthrough Starshot pour voir si leurs travaux peuvent apporter de nouvelles idées. Source : The Astrophysical Journal Letters