Une deuxième révolution des transports est en marche. Tout a commencé par un soubresaut dans l’espace-temps, un signal si faible que peu ont mesuré son importance. C’était le 21 septembre 2016. L’été vivait son dernier jour lorsqu’une nouvelle a débarqué du futur : Nike venait de créer pour de vrai les sneakers à laçage automatique de Retour vers le futur 2. La prophétie s’est accomplie et le monde n’a plus jamais été le même… Bon, peut-être qu’on exagère un peu. Mais des transformations profondes de nos modes de transport sont bel et bien à venir. Qu’elles soient au stade de la recherche, du prototype ou de la mise en service à grande échelle, elles préfigurent un monde dans lequel les moyens de transport les plus répandus ne seront plus au nombre de quatre, et ne seront plus limités à un seul élément. Ça a déjà commencé, comme en témoignent les 37 articles qui suivent (cliquez sur les hyperliens pour les lire).

TESLA

Lorsqu’on parle d’un futur proche, on pense automatiquement aux moteurs électriques, qui équipent de plus en plus de véhicules dans l’espoir de diminuer l’impact environnemental des carburants dominants. Le symbole des voitures électriques est Tesla, le constructeur automobile dirigé par le milliardaire Elon Musk. Mais avant de devenir une référence incontournable en la matière, l’entreprise a bien failli mettre la clé sous la porte. Voilà comment Elon Musk l’a sauvée in extremis de la faillite.

UBER

L’autre grand nom qui incarne un changement de paradigme automobile, c’est bien sûr Uber et son système de chauffeurs à la demande. Son extrême popularité n’a d’égal que la détestation qu’ont provoqué une succession sans précédent de scandales impliquant la compagnie depuis le début d’année. Ce qui fait se poser une question : Uber est-elle devenue l’entreprise la plus détestée du monde ? Il semblerait que oui, à tel point que son controversé fondateur Travis Kalanick a dû démissionner de son poste de PDG le 20 juin dernier. La nouvelle est tombée moins d’un mois après le renvoi de son ingénieur en charge des voitures autonomes, accusé d’avoir volé les secrets de celles de Google.

HYPERLOOP

La première piste de test public d’Hyperloop One

On entend beaucoup parler de l’Hyperloop, ce qui peut en agacer certains. Mais se dire qu’il ne verra jamais le jour parce qu’il n’est pas en service quatre ans après qu’Elon Musk en a lancé l’idée est un peu défaitiste. Les acteurs majeurs du projet sont pour leur part très sérieux. Le 6 avril dernier, la société Hyperloop One a inauguré sa piste d’essai baptisée « Develoop » à proximité de Las Vegas. Et le 2 août dernier, leur prototype a réussi son premier essai à grande vitesse en franchissant la barre des 300 km/h en lévitation magnétique. Une autre entreprise, appelée Hyperloop TT, a pour sa part installé son siège européen à Toulouse. L’un de leurs premiers projets pourrait cependant considérer la Corée du Sud, qui veut construire sa première ligne d’hyperloop d’ici quatre ans grâce à Hyperloop Transportation Technologies. Leurs confrères néerlandais de Hardt Global Mobility voudraient pour leur part inaugurer une ligne entre Amsterdam et Paris d’ici 2021. Enfin, un groupe d’ingénieurs et d’urbanistes ont soumis un projet d’une originalité folle à l’administration Trump : transformer le mur que le président américain veut bâtir à la frontière avec le Mexique en gigantesque ligne d’Hyperloop. On croise les doigts pour qu’il y voie une opportunité gagnante (et pacifique) pour les deux pays.

TUNNELS

Mais toujours concernant l’hyperloop, la nouvelle la plus spectaculaire vient du changement d’avis d’Elon Musk, qui semble décidé depuis le mois de juillet à construire son propre hyperloop, alors qu’il avait dit en 2013 ne pas souhaiter s’impliquer dans le projet. Mais c’est mal connaître le milliardaire, qui est sur tous les fronts quand il s’agit des transports. Sa dernière société de transports, The Boring Company, pourrait être la clé de voûte du projet hyperloop. Grâce à ce réseau de tunnels souterrains, il espère venir à bout une bonne fois pour toutes des embouteillages.

ROBORACE

Qui dit voitures du futur dit aussi courses de voitures futuristes. Après la Formule E, la cousine électrique de la F1, Roborace pourrait révolutionner le monde des courses automobiles avec ses incroyables voitures sans pilotes. Ces intelligences artificielles s’affronteront dans des courses à plus de 300 km/h.

Crédit : Roborace

Si la révolution semble moins imminente côté marin, les plus fortunés d’entre nous ont un futur radieux sur les flots. L’Europe fourmille d’architectes et de designers dont les créations futuristes font rêver. Cet architecte marin a conçu un impressionnant vaisseau baptisé SeaOrbiter. Ce designer italien veut construire une soucoupe flottante de luxe. Quant au designer allemand Jonathan Schwinge, il a imaginé un superyacht qu’on dirait tout droit sorti de Star Wars.

Crédit : Jonathan Schwinge

LA VOITURE VOLANTE

Aucun moyen de transport n’est plus évocateur du futur dans l’imaginaire collectif que la voiture volante. Elles hantent les œuvres de science-fiction depuis l’aube du XXe siècle. Pour tout ceux qui ont grandi avec Le Cinquième élément et les épisodes I à III de Star Wars, elles sont l’incarnation de la ville du futur. À tel point que d’impatience, Dude, where’s my flying car ? (« mec, où est ma voiture volante ? ») est devenu un gimmick récurrent outre-Atlantique pour parler de la concrétisation du futur qu’on imagine depuis un siècle. Cette attente est bientôt finie.

Crédit : Lilium Aviation

Ce n’est pas une blague : de nombreux acteurs majeurs de l’industrie de la tech et de l’aéronautique ont décidé de prendre les choses en main pour faire du rêve une réalité. Des prototypes sont en cours de test et les premières voitures volantes devraient arriver sur le marché d’ici l’année prochaine. Les choses seront un peu différentes que ce que nous avions imaginé. Ce sera mieux. Notre enquête approfondie sur le sujet : Larry Page, Uber et l’avènement de la voiture volante. La première à voir le jour devrait être la voiture volante d’AeroMobil, talonnée de près par celle de la start-up Kitty Hawk, dans laquelle investit Larry Page, qui devrait sortir la sienne fin 2017. La plus enthousiasmante, en revanche, est celle qu’a imaginé Airbus. La plus ridicule, car il en faut une, est assurément celle des Anglais de Neva Aerospace. La preuve qu’Uber est très sérieux sur le sujet : ils ont engagé un ancien ingénieur de la NASA pour superviser leur projet de voiture volante autonome. Et l’entreprise promet de mettre en service ses taxis volants d’ici 2020. Le reste du monde s’y met aussi, et Dubaï sera bientôt équipé de taxis drones (c’est presque pareil).

PROTOTYPES

D’autres inventeurs ont imaginé des véhicules aériens qui pourraient révolutionner le transport de passagers aussi bien que les déplacements privés. L’un d’eux existe déjà : il s’appelle Flyboard Air et il ressemble énormément à la plateforme volante du Bouffon Vert. D’autres Français ont émigré à Dubaï pour concrétiser un vieux rêve de science-fiction. Les Jetmen ont fait du jetpack supersonique une réalité. Vous vous souvenez du designer italien qui a imaginé une ambitieuse soucoupe flottante ? Il a aussi conçu une soucoupe volante de luxe, avec autant de soin qu’une Ferrari.

On embarque ?
Crédit : Jet Capsule

Mais avec tout ça, n’allons pas nous imaginer qu’il faudra faire une croix sur les avions. Le Canadien Charles Bombardier a par exemple imaginé un avion capable de voler à plus de 25 000 km/h, de quoi faire Paris-Sydney en moins d’une heure. Tandis que l’avion nucléaire imaginé par le constructeur Falcon pourrait rallier New York depuis Paris en à peine trois heures. L’ultime escale du futur en terme de transport, c’est évidemment l’espace, qui non content de s’ouvrir désormais aux entreprises privées pour des missions d’intense prospection stellaire – sur les astéroïdes et sur la Lune –, va permettre le développement (et la démocratisation) d’une industrie prometteuse : le tourisme spatial. Il y a fort à parier qu’il changera la face du monde. À tel point que les États-Unis ne sont pas seuls dans la course. La Chine prévoit d’ores et déjà de construire la plus grande navette spatiale de l’histoire de l’humanité, pour faire le plein de passagers à envoyer mettre la tête dans les étoiles. Malgré tout, les Américains ont un marché aussi effervescent que compétitif dans cette industrie encore bourgeonnante. Trois noms sortent clairement du lot.

VIRGIN GALACTIC

Sir Richard Branson est non seulement un pionnier, mais il est aussi le plus proche d’atteindre ce but ambitieux, malgré quelques ratés.

MOON EXPRESS

La société de l’entrepreneur Naveen Jain est la plus jeune venue mais aussi l’une des plus prometteuses. Leur premier pas sur la Lune est prévu pour la fin de cette année, mais d’ici une décennie, Moon Express compte bien vous envoyer sur la Lune pour moins de 10 000 euros le billet.

SPACE X

Si la société d’Elon Musk brille plutôt par ses prouesses en matière de livraisons spatiales, à terme, l’ambition du milliardaire s’étend à la colonisation de la Lune et de Mars. Et pour cela, un Français a déjà designé les combinaisons qui habilleront leurs futurs colons spatiaux.

BLUE ORIGIN

La dernière entreprise en lice est celle de Jeff Bezos, le patron d’Amazon.com. 17 ans après sa création, il vient de révéler la superbe capsule spatiale avec laquelle il compte envoyer ses clients dans l’espace. C’est sans nul doute la perspective qui fait le plus envie à l’heure actuelle.

Crédit : Blue Origin


Couverture : Le nouveau concept car-drone d’Airbus. (Airbus/Italdesign)