L’année est encore passée comme un TGV avec sa cargaison de nouvelles plus ou moins réjouissantes. Il est temps de raccrocher les wagons. Le coup d’œil appuyé dans le rétroviseur que nous vous proposons balaye une bonne partie du globe, de la Chine aux États-Unis en passant par la Turquie, le Qatar et la Colombie. Il ne délaisse pas les angles morts de l’actualité internationale, qu’il s’agisse de l’Érythrée, du Liberia ou de l’Uruguay. Nul besoin de porter le regard loin pour trouver de grandes épopées. À l’heure où la Catalogne hésite et où l’Islande semble avoir trouvé sa propre voie, l’Europe repense son projet politique de fond en comble. Faut-il continuer de s’appuyer sur la puissance militaire américaine ou au contraire acquérir plus d’indépendance et se tourner vers Moscou ? Pour peser le pour et le contre, il n’est pas inutile d’étudier attentivement la stratégie des deux géants au Moyen-Orient. C’est peu dire qu’à l’image de « l’Orient compliqué », les enjeux internationaux sont complexes. Complexes mais passionnants. Au cœur des drames les plus noirs ou de situations en apparences banales se nichent des histoires extraordinaires. Ainsi du football en Syrie, des magazines yakuzas, des projets écologiques chinois, du MMA en Tchétchénie ou du cannabis uruguayen. Et ce n’est là qu’une poignée d’exemples. Les 53 articles qui suivent dessinent un panorama de l’état du monde en 2017. En voiture.
Retour sur les manifestations qui ont suivi le référendum d’indépendance organisé au mois d’octobre. La Catalogne fera-t-elle sécession ? Des mois plus tard, la question n’est toujours pas réglée.
La Catalogne n’est pas seule à vouloir se défaire du carcan national. Différentes régions d’Europe comme la Flandre, le Pays basque, la Corse ou la Vénétie, veulent plus d’autonomie. Voire leur indépendance.
À rebours de ce mouvement régionaliste, certains élus de l’Union européenne poussent pour une plus grande intégration, notamment sur le plan militaire. Sans les États-Unis, en retrait, et la Grande-Bretagne, sur le point de sortir des traités, Bruxelles doit bien assurer sa défense.
Pour se défendre contre les stratégie d’évitement de l’impôt d’Apple, Google ou Facebook, Bruxelles peut compter sur sa commissaire à la concurrence Margrethe Vestager. La Danoise est parfois appelée « la bête noire des multinationales ».
Sur la péninsule ibérique, il y a un moment que la possession d’une petite quantité de cannabis n’envoie plus en prison. Le Portugal est allé plus loin en dépénalisant toutes les drogues. Pour un résultat plutôt convaincant.
Si la drogue continue d’alimenter les réseaux criminels à Marseille, la cité phocéenne connaît un développement économique et culturel inédit qui attire les Parisiens.
La dépénalisation ne règle en rien les problèmes d’addiction. Depuis la fin des années 1990, l’Islande se sert d’enquêtes menées auprès des jeunes pour empêcher leurs dérives. Les résultats sont hallucinants.
En 2008, l’Islande était sévèrement frappée par la crise financière. Aujourd’hui, elle paraît s’en être totalement remis. Mieux, Reykjavik est à l’avant-garde du progrès social.
Autre modèle venu du froid, le système éducatif finlandais met l’accent sur « la liberté pour chaque élève d’apprendre à son rythme et d’avoir le libre choix de ses activités. » Et ça marche.
Être un petit pays au nord de l’Europe n’a pas que des avantages. Boudé par Google, l’archipel féroïen a donc décidé de créer son propre système de navigation en ligne et son propre logiciel de traduction.
Les tensions de plus en plus exacerbées entre l’Amérique de Trump et le régime de Kim Jong-un a de moins en moins de chances de trouver une issue pacifique. Pour preuve, l’envoi significatif d’avions de chasse américains en Corée du Sud.
L’intronisation de Donald Trump, en début d’année, a donné de sévères angoisses aux observateurs de la politique américaine. Les États-Unis ont pourtant connu plusieurs présidents au bilan assez catastrophique.
Qui dirigera le pays après Trump ? Il n’est pas impossible que le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, songe à soumettre sa candidature. Une perspective qui divise forcément l’opinion publique.
Lui n’est pas allé au bout de son mandat. John Fitzgerald Kennedy a été assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas. Plus de 50 ans après son assassinat, l’administration Trump a dévoilé près de 3 000 documents confidentiels. Que nous apprennent-ils ?
Comment la coalition a aidé des centaines de djihadistes à fuir Rakka
L’assassin de Kennedy, Lee Harvey Oswald, était dans le radar du FBI. Si elle n’a pas su prévenir son passage à l’acte, l’agence américaine a toutefois développé des méthodes élaborées pour tirer le portrait des suspects et des criminels.
Ancien de la CIA, le nouveau président du centre de renseignement américain sur l’Iran a une longue carrière de chasseur de terroristes à son actif.
En Arabie saoudite, le pouvoir se transmet en famille. Mais cela n’est pas un gage de stabilité absolue. Le nouvel homme fort du régime, Mohammed ben Salmane, veut rénover le royaume de fond en comble.
Après la tentative de coup d’État déjouée à l’été 2016, Recep Tayyip Erdogan s’est taillé un costume de sultan pour régner sans partage sur la Turquie. Mais Meral Aksener entend lui contester le pouvoir.
Autre pays, autre diktat. En Syrie, Bachar el-Assad se cramponne à son siège de président dans la tempête. Beaucoup, au sein de la coalition internationale, aimerait pourtant le voir partir. Alors, sera-t-il toujours en poste en 2018 ?
Pour se refaire une image à l’international, Bachar el-Assad mise notamment sur le football. La sélection nationale syrienne a en effet vécu une véritable résurrection en 2017.
Pour écourter la reprise de Rakka, la coalition internationale a passé un deal avec les terroristes retranchés dans leurs réduits de la ville. Elle a ainsi ménagé une porte de sortie à l’État islamique.
Washington et ses alliés savent combien il est difficile de prendre une ville tenue par Daech depuis la bataille de Mossoul-Ouest. Récit de cette lutte intense à l’ouest de cet ancien bastion du groupe.
Ceux qui veulent désarmer les terroristes en Syrie et en Irak essayent-ils de reprendre d’une main ce qu’ils ont donné de l’autre ? Au Qatar, allié de nombreux pays de la coalition, les soupçons d’appui à Daech sont forts.
Les diplomates qataris s’achètent une bonne image en Europe notamment en investissant dans le football. Pierre angulaire de cette opération de communication à plusieurs milliards, le Brésilien Neymar est arrivé au PSG l’été dernier.
Joanna a abandonné sa vie d’étudiante au Danemark pour aller combattre Daech en Syrie, aux côtés des Kurdes du YPG. À son retour, la police l’attendait.
Le clan de l’ancien dictateur libyen manœuvre pour revenir sur le devant de la scène politique d’un pays ravagé par la violence et profondément divisé.
L’ancien footballeur international, récipiendaire du Ballon d’or, est encore en lice pour devenir président de son pays.
Coupés du monde, les Érythréens vivent dans une société militaire et orwellienne. Ils sont prêts à prendre les plus grands risques pour la fuir.
Depuis le mois de septembre, une véritable épidémie de lynchages s’est emparée du Malawi. Leur cible ? De prétendus « vampires ».
Le président russe s’apprête à se représenter à l’élection présidentielle de 2018. Mais, en vertu de la constitution, ce sera son dernier mandat. Il faut donc qu’émerge un successeur.
Pour rester si longtemps au pouvoir, Vladimir Poutine a mis en place un réseau de vassaux dont Ramzan Kadyrov est sûrement l’un des plus dévoués. Le chef de la république tchétchène aime pourtant la baston.
Poutine compte aussi sur des alliés à l’international. Erdogan est de ceux-là depuis peu. Alors que les deux chefs d’États semblaient être à couteaux tirés en 2016, ils ont noué cette année une relation étroite et inattendue.
Plus l’enquête du procureur spécial sur les liens entre le Kremlin et la campagne de Donald Trump avance, plus le président américain apparaît fragilisé.
Si l’aide du Kremlin à Trump n’est pas tout à fait démontrée, il est en revanche certain que des Russes ont agi en faveur d’une sécession de la Californie.
À partir de 2020, la Chine attribuera une note de confiance à chacun de ses citoyens
Quand la concurrence entre Russes et Américains s’appelait encore guerre froide, les premiers ont mis en place un système de dopage dont on trouve encore trace aujourd’hui. Sa mise au jour prive Moscou des Jeux olympiques d’hiver 2018.
Les États-Unis voient d’un mauvais œil la prédation de Pékin en mer de Chine. Ils sont aussi ulcérés par la Corée du Nord. Toute la région se trouve ainsi sous tension.
Pour résister à la pression américaine, Pyongyang peut compter sur des alliés. Son isolement diplomatique n’est que de façade. Derrière ses hauts murs, la dictature signe accords et contrats avec de nombreux États.
Le frère du dictateur nord-coréen a été empoisonné à l’aéroport de la capitale malaisienne dans des conditions mystérieuses. Kim Jong-un a-t-il commandité son assassinat ?
Pour tenter d’apaiser le courroux américain, la Chine peut compter sur un animal adulé par les foules. Le panda est au cœur de la stratégie diplomatique de la Chine depuis plus de 70 ans.
À partir de 2020, la Chine attribuera une note de confiance à chacun de ses citoyens grâce à un « système de crédit social » qui semble tiré d’une dystopie.
Dans un registre à priori plus réjouissant, Pékin s’engage dans la transition énergétique. Le premier pollueur de la planète investit massivement dans les énergies renouvelables et replantent des forêts, mais évite de repenser son modèle économique et politique.
Le capitalisme chinois ne change guère mais l’une de ses figures de proue est encore jeune. Le fondateur du site de commerce Alibaba est rapidement devenu l’homme le plus riche de Chine.
Non contente d’être le deuxième État le plus riche au monde, la Chine dispose maintenant du plus grand télescope pour sonder les confins de l’univers, avec le secret espoir de découvrir une vie intelligente.
Plus traqués par la police que jamais, les yakuzas continuent bon an mal an à s’afficher dans une flopée de magazines disponibles en kiosques.
Après avoir subi la pire tuerie de son histoire, en 1996, l’Australie a adopté une réforme pour contrôler les armes à feu. Elle est depuis épargnée.
Alors que la démobilisation des FARC est censée couper les racines du trafic de cocaïne, sa production est repartie à la hausse.
L’herbe est-elle plus verte en Uruguay ? Le premier pays à proposer du cannabis en vente libre sous le contrôle de l’État possède de sacrés atouts.
L’Uruguay ne soutient plus autant Nicolas Maduro que jadis. Le président vénézuélien est de plus en plus isolé. Au bord du défaut de paiement, Caracas a lancé le Petro pour pallier le discrédit de sa devise, le bolivar.
À entendre Luis Fonsi, le tube de l’été a un impact sur Porto Rico. Une chanson peut-elle vraiment changer la vie des habitants de l’île ?
Le Mexique est l’endroit le plus meurtrier du monde après la Syrie et devant l’Irak.
Le 19 janvier 2017, le plus puissant narcotrafiquant du monde a été extradé vers les États-Unis pour y être jugé. Depuis, il attend son heure dans une prison haute sécurité, pendant que Netflix diffuse une série sur son parcours criminel.
Dans la foulée de l’extradition vers les États-Unis du baron de la drogue mexicain, la violence a redoublé de sauvagerie dans le pays.
Résultat de l’activité sanglante des organisations criminelles latino-américaines, le Mexique est l’endroit le plus meurtrier du monde après la Syrie et devant l’Irak. Un choc que partagent d’autres pays du continent, puisque des villes comme Caracas et San Salvador trônent au classement des plus violentes sur Terre actuellement.
Couverture : La planète bleue dans Rick et Morty. (Adult Swim)