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Narcisse

Tout le monde est doté d’un certain degré de narcissisme, mais certaines personnes le sont très peu tandis que les psychopathes font généralement de très gros scores en la matière. Il faut savoir que de nombreuses personnes présentent des traits psychopathiques mais ne peuvent pas être classés ainsi. J’ai personnellement de nombreux traits en commun avec les psychopathes mais je n’en suis pas cliniquement un. J’y étais presque : j’ai toutes leurs caractéristiques prosociales. Lorsqu’on examine un psychopathe, la moitié de ses traits de personnalité – le facteur 1 – sont associés au comportement prosocial. Le facteur 2 se rapporte au comportement antisocial. Je suis bourré de traits de comportement prosocial psychopathiques (ce qui fait de moi un sacré enfoiré). Mais les gens comme moi n’ont pas assez de points à leur test PPI (l’Inventaire de personnalité psychopathique) pour être déclaré cliniquement psychopathe.

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Le docteur James Fallon
Crédits : YouTube

Les caractéristiques prosociales des psychopathes sont ce que les gens aiment chez eux : ils sont désinvoltes et sûrs d’eux. On peut se marrer avec un psychopathe. Ils donnent l’impression d’avoir des qualités de meneur et beaucoup de charisme. Ce sont des traits de personnalité utiles en société et c’est la raison pour laquelle ils s’en sortent très bien. C’est le problème avec les psychopathes dotés de grandes qualités prosociales : ils passent leur vie à manipuler les gens. Ils ne commettent pas de crime, mais leur vie entière tourne autour de la manipulation. Personne n’aime les caractéristiques antisociales du facteur 2. Elles n’ont rien de charmant et s’accompagnent généralement de comportements criminels, agressifs et violents. Ils sont rangés sous l’appellation de trouble de la personnalité antisociale.

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La plupart des meurtriers ne sont pas des psychopathes, malgré tout. Il y a différentes raisons qui poussent à tuer et l’une d’elles est le sadisme. Les psychopathes ne sont pas des gens sadiques par essence, malgré ce qu’on pourrait penser. Les véritables psychopathes ne sont pas comme ça. Amin Dada avait beaucoup de traits psychopathiques, mais c’était aussi un sadique. Les sadiques sont des tyrans, ils aiment être en position de domination et jouissent de la souffrance des autres. Ce n’est pas le cas de la plupart des psychopathes, mais on a tendance à associer ça à la psychopathie. Ce sont avant tout de grands manipulateurs qui cherchent à obtenir des choses de vous. Ils jouent avec leur proie, comme des chats qui n’ont plus faim mais continuent à jouer avec la souris. C’est un comportement sadique en un sens, et cet acte de manipulation peut être violent, sexuel ou financier par exemple, mais les psychopathes ne sont pas violents par définition. Pour autant, il existe des tueurs psychopathes. Près de 40 % des tueurs en série sont des psychopathes, ils assassinent une ou deux personnes à la fois. Certains sont considérés comme des tueurs de masse quand on fait le compte, mais il s’agit en réalité de séries de meurtres individuels. Et contrairement aux tueurs de masse, les criminels présentant un haut degré de psychopathie ne se laissent pas attraper. Ils n’ont aucune envie de mourir et l’idée même de se faire exploser comme le font les kamikazes leur paraît absurde.

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Le terroriste de Nice

Quand des tragédies comme celles de Nice se produisent, on a souvent tendance à qualifier leurs auteurs de « psychopathes ». Mais la psychopathie s’accompagne d’une forme aiguë de lucidité, un psychopathe ne peut pas prévoir une attaque durant laquelle il sait qu’il va mourir. C’est l’opposé de la psychopathie. Les gens emploient ce terme car ils ne veulent pas examiner en détail toutes les caractéristiques dont j’ai parlé jusqu’ici. Il faut un seul mot. Nous sommes tous feignants, moi le premier. On entasse des choses très différentes dans un seul mot pour pouvoir se raccrocher à un concept unique, une idée sur laquelle se focaliser.

Le terroriste de Nice, Lahouaiej Bouhlel, a pris des selfies de lui aux endroits où il allait commettre son attentat, plus tôt ce jour-là. Un psychopathe pourrait le faire, mais lui savait bien que ça ne resterait pas un secret. Un tueur psychopathe garde secrets les souvenirs de ses meurtres, il sont comme des petits sanctuaires qui lui permettent de revivre encore et encore le moment qu’il chérit. Mais Bouhlel savait qu’il allait mourir, c’est différent. Si les tueurs psychopathes conservent parfois des souvenirs de leurs meurtres, c’est pour revivre l’extase éprouvée en tuant. Le terroriste de Nice savait que c’était fini pour lui, c’était donc plus probablement un acte narcissique de sa part, une façon de devenir illusoirement immortel. Il savait sûrement qu’il serait qualifié de martyr par les terroristes de Daech. Je suis certain qu’il voulait que cet acte soit perçu comme héroïque par ses pairs. De cette manière, il a pu changer dans son esprit un acte de folie meurtrière en action glorieuse. Il savait qu’il serait « adopté » par un petit groupe de terroristes sanguinaires auprès desquels il serait vu comme un héros. La vérité, c’est que c’était un loser. La symbolique est importante pour eux, cela leur permet de mourir en « héros ». Il ne s’agit pas fondamentalement d’un psychopathe mais d’une personne qui a le sentiment d’être un paria. L’histoire de l’humanité est pleine de ces gens-là, qui ont commis des actes atroces au nom de causes qui d’après eux les justifient. L’expérience d’une empathie exogroupe radicale de ce genre, comme le nationalisme ou l’intégrisme religieux, conduit souvent à la violence. Et on trouve des gens pour considérer ces meurtriers comme des héros, on le voyait déjà avec Staline et Hitler. Être perçu comme un héros par son groupe est important. On veut tous être considérés comme tels d’une certaine manière, ne serait-ce qu’au sein de notre famille. Votre père ou votre mère ne sont pas nécessairement des gens exceptionnels, mais ce sont vos héros car ils ont accompli de grandes choses au sein de votre groupe. C’est tout ce qui compte.

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Certaines statues de Staline n’ont été déboulonnées que très tard
Ici en Géorgie, en 2010
Crédits : Reuters

Détecter la psychopathie

Il existe des tests pour détecter la psychopathie, mais il est possible de tricher, surtout avec les versions en ligne du PCL-R ou du Levenson – le meilleur pour détecter des traits de personnalité psychopathiques chez une personne normale. Des confrères ont mené une étude sur les présidents américains. Elle faisait appel au test PPI (l’Inventaire de personnalité psychopathique) pour établir leur score dans le premier facteur du test, la domination sans peur. Tous les présidents américains auxquels on prête les plus grandes compétences en matière de leadership ont réalisé les plus gros scores : Theodore Roosevelt, Franklin Roosevelt, JFK, Bill Clinton et George Bush Jr. D’autres comme Jimmy Carter et George Bush Sr ont fait 0. La domination sans peur est un trait de personnalité qu’il est intéressant de détecter chez les gens normaux. Aucun de ces présidents n’est à proprement parler un psychopathe, mais ils n’en ont pas moins ces caractéristiques que les gens confondent avec une aptitude exceptionnelle au leadership.

C’est aussi vrai chez les grands entrepreneurs. Je ne connais aucun CEO d’une grande entreprise qui soit un psychopathe avéré, mais ils ont certains traits en commun avec eux que les gens prennent pour des qualités. Ils savent se montrer agressif, « avoir des tripes » comme on dit. C’est moins fréquent dans les petites entreprises. Pour revenir aux tests en ligne, certains sont très valables mais ils doivent ensuite être interprétés par un psychiatre ou un psychologue expert des troubles de la personnalité – ce n’est pas le cas de beaucoup d’entre eux. Si vous vous contentez de le faire en ligne, vous pouvez tricher ou vous duper vous-mêmes, ce n’est pas une indication suffisante. Un véritable psychopathe peut même tromper un détecteur de mensonges car aucune émotion ne le perturbe. Mais face à un psychiatre qui posera plusieurs fois les mêmes questions, de différente manière, le psychopathe commencera à faire des erreurs après plusieurs heures d’entretien.

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Bachar el-Assad est-il un psychopathe ?
Crédits : Kremlin.ru

Je travaille au sein d’un groupe qui œuvre pour se débarrasser des régimes tyranniques de façon non-violente. Nous nous rencontrons plusieurs fois par an, nous venons tous d’horizons politiques différents. Une partie de mon travail est de rencontrer des personnes qui font partie ou pourraient former un gouvernement d’opposition. La question est alors : « Ces gens risquent-ils d’être pires que ceux qui sont actuellement au pouvoir ? » Les entretiens que j’ai avec eux sont une façon de le savoir. Par ailleurs, les gens disent de Bachar el-Assad qu’il est un psychopathe, mais ce n’est pas le cas. J’ai appris certaines choses à son sujet en travaillant avec l’opposition syrienne : j’ai appris de la bouche de son pédiatre que lorsqu’il était jeune, Assad était atteint d’un trouble explosif intermittent (TEI), un trouble du comportement qui se caractérise par des expressions de colère extrêmes. Ce sont des gens qui, s’ils fabriquent quelque chose et que ce n’est pas exactement fait comme ils veulent, crient « putain ! » et balancent l’objet contre le mur. Ils éclatent de colère. Assad était comme ça. Son frère aîné était pour sa part un véritable psychopathe, mais il est mort donc ils ont dû mettre au pouvoir l’autre fils, qui pouvait être manipulé. Pour détecter un psychopathe, il faut passer des heures avec lui. S’il est intelligent, il peut vous faire croire toutes sortes de choses.

Donc généralement, je bois avec eux. Jamais jusqu’à devenir ivre, mais je peux boire beaucoup avant ça. En état d’ébriété, ils commettent des erreurs et finissent par baisser la garde. C’est là que vous voyez qui ils sont vraiment. Voilà pourquoi ils peuvent tromper les détecteurs de mensonge : on recherche quelque chose qui n’existe pas chez eux. Mentir est aussi simple que de dire la vérité pour eux, ça ne fait aucune différence. Ils s’en moquent et n’ont aucune conscience morale. Ils savent que c’est important pour les autres, mais ça s’arrête là. C’est comme si vous rencontriez quelqu’un qui avait une peur panique de la couleur bleue. Vous arriveriez à le comprendre, mais sans pour autant le ressentir. Personnellement, ça vous semblerait absurde. Et si on vous montrait du bleu pour vous faire réagir, ça ne vous ferait rien. Les psychopathes sont comme ça. Aucune conscience, aucun sens moral, aucune anxiété. Ils peuvent tromper pratiquement n’importe qui. Ils savent ce que vous êtes et peuvent vous décrypter, imiter votre comportement et ça semble tout à fait naturel ! Vous aurez l’impression d’être avec quelqu’un de charmant, à qui on peut faire confiance… grossière erreur. La plupart du temps toutefois, après les avoir vus deux ou trois fois, on commence à se sentir mal à l’aise en leur présence. C’est ce qui arrive quand vous avez un psychopathe au bureau ou que vous en rencontrez un en société. Vous et quelques autres allez finir par vous dire : « Il y a un truc qui déconne avec lui… » Écoutez cette voix ! Cela signifie que votre cerveau a détecté un psychopathe. Mais les premiers temps, c’est impossible à dire.

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Comment James Fallon s’en est-il sorti ?

Soigner la psychopathie

Il semble qu’on naisse avec une partie de ces traits psychopathiques, un certain type de profil génétique s’y prête. Mais personne ne peut l’affirmer pour le moment car peu de psychopathes ont été examinés. Les traits de personnalité psychopathiques sont associés à certaines combinaisons de gènes. On a décelé environ 300 adaptations complexes du comportement, dont chacune est associée à 10 ou 20 gènes. On entend souvent parler du « gène guerrier », mais ce n’est qu’un gène parmi les 15 ou 20 autres qui sont associés à la violence et à l’agression. Il y a donc beaucoup de gènes guerriers. Chaque trait de personnalité est régulé par une quinzaine de gènes au moins, plus d’autres régulateurs, ce qui peut impliquer au final une centaine de gènes différents. Nous sommes un mélange aléatoire des gènes et des allèles de nos parents. La génétique, c’est comme jeter les dés au casino, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

Statistiquement, il peut donc arriver qu’il y ait des gens comme moi. Mes parents avaient une grande proportion de gènes liés à la violence et à l’agression, même s’ils ne le sont pas eux-mêmes. J’ai hérité de cette agressivité que j’utilise pour gagner à tous les coups. Il faut que je gagne. Je suis odieux lorsque je joue et les gens détestent ça. Je présente les mêmes schémas cérébraux que ceux d’un véritable psychopathe. Pareil pour les gènes. Pourtant, je ne suis pas catégoriquement un psychopathe. J’ai beaucoup de traits en commun avec eux, mais je crois que j’ai l’avantage d’avoir grandi au sein d’une famille équilibrée. Pendant longtemps, j’ai été un gamin angélique. Mais entre 8 et 15 ans, j’étais très « excessif ». Mes parents s’en sont inquiétés et ma mère, qui était enseignante, m’a étroitement surveillé. J’ai eu de la chance. Mes parents ont vu que je pouvais partir en vrille. Je ne faisais rien de particulièrement mauvais, mais encore aujourd’hui les gens voient que sous la surface, je suis quelqu’un de très agressif.

Pour le moment, nous n’en savons pas autant sur la psychopathie que sur les addictions.

Cependant, je ne l’exprime pas. Dans mon cas, la génétique ne devait pas être trop verrouillée et le fait de grandir dans un environnement aimant et équilibré m’a permis de m’en sortir. Mes parents m’ont donné suffisamment de liberté, mais en me tenant à l’œil. Ils se sont assurés que j’étais toujours occupé. J’ai toujours fait du sport, je jouais dans des groupes, je m’impliquais dans la vie de la communauté et de la paroisse. J’avais tout le temps de quoi m’occuper. Si ça n’avait pas été le cas, j’aurais pu devenir dangereux. Ils n’étaient pas psychiatres mais ils avaient un sens intuitif de la psychologie et ils l’ont bien vu. Quand j’ai eu mon doctorat à l’université de Californie à San Diego à la fin des années 1970, j’ai travaillé dans le laboratoire d’un neurologue et psychiatre pour enfants. Il arrivait qu’il les suive toute leur vie. Il m’a assuré qu’il pouvait reconnaître un psychopathe dès l’âge de 2 ou 3 ans. Leur comportement est très singulier. Je lui ai demandé pourquoi il ne disait rien aux gens et il m’a répondu qu’on ne pouvait rien y faire. Les cliniciens restent secrets à ce propos, mais ils sont capables de détecter des comportements inquiétants très tôt. Le problème, c’est qu’ensuite il n’y a pas grand-chose qu’on puisse faire.

Arrivé à la puberté, la psychopathie est irréversible. Personne n’a réussi à inverser le processus. Plus ils vieillissent et moins on peut avoir d’impact sur eux, jusqu’à ne plus en avoir du tout. On mise beaucoup sur la neuroplasticité, mais la plasticité neuronale est souvent éphémère. Qui peut dire combien de temps dureront les progrès faits par de jeunes enfants chez qui on détecte la psychopathie ? À 7 ans, tout va toujours bien, mais qu’adviendra-t-il d’eux lorsqu’ils seront adolescents ou adultes ? Personne ne le sait. On peut obtenir beaucoup de choses grâce à la neuroplasticité, mais cela ne dure pas.

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Les scanners du cerveau de psychopathes
Crédits : DR

Prenons le cas d’une personne génétiquement obèse. Avec les ressources financières nécessaires et le soutien de ses proches, elle peut perdre du poids. Mais si elle cesse de focaliser sur son poids au quotidien pour une raison ou pour une autre, elle en reprend très vite. (J’ai moi-même une tendance à l’obésité, mais ce n’est pas génétique : c’est parce que je suis une feignasse.) 95 % des gens qui ont une addiction génétique reviennent systématiquement à ce comportement malgré les progrès temporaires. On parle souvent des 5 % qui y parviennent durablement pour encourager les pratiques, mais il s’agit d’une minorité. Pour le moment, nous n’en savons pas autant sur la psychopathie que sur les addictions. Beaucoup d’études ont été menées sur les addictions et les troubles génétiques comme la schizophrénie, la dépression, la bipolarité, Parkinson ou Alzheimer, mais pas sur la psychopathie. Je forme un tout cohérent à partir des différentes preuves du dossier, mais en réalité personne n’a jamais mené assez d’expériences pour affirmer les choses avec autant d’aplomb que moi. C’est parce que je suis un psychopathe.


Traduit de l’anglais par Valentine Lebœuf et Nicolas Prouillac d’après l’interview d’Arthur Scheuer et Tancrède Chambraud.  Couverture : James Fallon.


 

LE VRAI HANNIBAL LECTER EST SYMPA ET N’A JAMAIS TUÉ PERSONNE

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Le neurobiologiste James Fallon a voué sa carrière à l’étude des cerveaux des psychopathes. En commençant par le sien.

James Fallon avait envoyé par mail une image satellite de l’université d’Oslo. Au-dessus des bâtiments apparaissaient trois flèches rouges : la première indiquant le sens du défilé de la fête nationale, la deuxième l’entrée principale et la troisième l’emplacement de notre lieu de rencontre. La consigne ressemblait aux schémas publiés dans les journaux lorsqu’ils indiquent l’emplacement d’un tireur d’élite dans un défilé qui s’achève par un bain de sang : « La balle provenait de là. »
ulyces-intodarkness-05N’est-il pas anormal d’écrire : « Ici, notre position de visualisation depuis l’une des salles de l’université » ? Il y avait clairement quelque chose de pathologique dans ce message… Mais peut-être cette interprétation était-elle influencée par le fait que nous écrivions un article sur la psychopathie.

C’est un sujet que James Fallon, professeur émérite de neurobiologie, maîtrise à la perfection. Il a analysé les cerveaux de personnes ayant commis des crimes horribles et constaté que certaines des zones des cerveaux en question étaient différentes de celles des cerveaux de personnes normales. En 2005, Fallon a étudié les scans de cerveaux de membres de sa propre famille, et l’un d’entre eux a attiré son attention. Celui-ci semblait différent – il ressemblait précisément aux cerveaux des assassins que Fallon avait étudiés par le passé. Et ce cerveau, c’était le sien. Le neurobiologiste y a décelé des structures qui, selon sa théorie, font qu’une personne est un monstre. À 65 ans, Fallon a derrière lui une carrière académique brillante mais banale. Il a enseigné la neuroanatomie à des milliers d’étudiants en médecine du campus Irvin de l’université de Californie.

IL VOUS RESTE  À LIRE 95 % DE CETTE HISTOIRE