Pendant des années, le secteur des technologies européen a été dominé par les entreprises d’e-commerce, alors que la réelle innovation technologique se faisait dans la Silicon Valley. Ce constat n’est plus vrai d’après ce rapport annuel sur l’état de la tech en Europe, publié le 30 novembre lors du festival Slush d’Helsinski. Le rapport, produit conjointement par Atomico, une société d’investissement spécialisée dans les nouvelles technologies, et les organisateurs du festival, met en lumière l’énorme avancée réalisée par l’Europe dans le domaine de l’innovation et des nouvelles technologies en 2016. « La deep tech est florissante sur notre continent, résultat : le futur va être inventé en Europe », commence le rapport avec enthousiasme. rapport-tech-1 Atomico fait une différence entre tech et deep tech dans son nouveau rapport, qui met l’accent sur l’explosion de la deuxième en Europe cette année. Depuis peu, une démarcation est faite entre les entreprises de tech, dont le modèle commercial est basé sur de l’innovation à partir de technologies déjà existantes, et les entreprises de deep tech, qui travaillent sur de la recherche scientifique tangible ou de l’innovation technologique pure. Le rapport présente la deep tech comme étant le secteur le plus dynamique, avec la meilleure progression, que ce soit dans le domaine de l’intelligence artificielle, de la réalité augmentée et virtuelle, de la robotique ou des appareils connectés. Selon le rapport, le secteur européen capte l’attention des géants mondiaux du secteur tels que Google, Facebook et Amazon, qui font aujourd’hui fabriquer à leurs centres d’ingénierie européens leur produits et services les plus importants. Le rapport met en avant trois évolutions clés au succès grandissant des nouvelles technologies en Europe : Tout d’abord, le fait que la deep tech s’est développée et diversifiée de manière significative en 2016. Une année record en terme de financements d’entreprises, de transactions financières mais aussi d’opérations de fusions et acquisitions (Fusac). Cette technique de regroupement d’entreprises est utilisée comme accélérateur de croissance, dans le but de développer une activité et d’accroître la puissance financière des entreprises concernées. Cette année, 88 milliards de dollars ont ainsi été investis en Europe dans des opérations de Fusac, entre entreprises versées dans la deep tech. Second point mis en avant dans le rapport, l’éveil des entreprises traditionnelles aux nouvelles technologies. Il stipule que deux tiers des plus grandes entreprises d’Europe (en terme de capital) ont investi directement dans des entreprises de tech en 2016 alors qu’un tiers d’entre elles ont acquis une entreprise de tech depuis le début de l’année 2015. rapport-tech-2 Source : Atomico Le dernier point concerne l’émergence de nouveaux centres de nouvelles technologies en Europe, derrière les traditionnels pôles de Londres, Berlin et Stockholm. Le rapport cite les villes de Lisbonne (qui accueille depuis cette année le Web Summit), Madrid, Munich, Zurich et Copenhague, comme étant à surveiller de près dans les années à venir. Paris est mis à part car la capitale française est déjà en compétition avec Londres et Berlin en 2016, au nombre de transactions financières et de financement par capital-risque. La grande nouveauté est ainsi que la France challenge aujourd’hui la Grande Bretagne et l’Allemagne dans les secteurs européens des nouvelles technologies. L’augmentation des investissements dans la tech en France en 2016 est significative. Cette année, 2,7 milliards de dollars ont été investis en France dans ce secteur, soit une augmentation de 63 % par rapport à l’année dernière. La France est aujourd’hui le second pays le plus attractif dans ce domaine derrière la Grande Bretagne mais devant l’Allemagne. En matière de deep tech, la France devient également un acteur majeur en Europe. Facebook possède un centre de recherche en intelligence artificielle à Paris et Apple a installé cette année un centre de recherche sur la vision par ordinateur à Grenoble. Deux preuves de l’attractivité nouvelle de la France en matière de nouvelles technologies. Source : Atomico 0000