Au fond de la jungle costaricaine qui borde le Pacifique, un avion Fairchild C-123K Provider, produit par l’US Air Force en 1954, s’est écrasé il y a bien longtemps sur une colline du pays des Ticos. L’avion cargo était utilisé autrefois pour mener des opérations secrètes qui ont fait scandale. Mais il ne s’agit pas que d’une relique de la part sombre de l’histoire américaine : c’est également un bar.

Pour ceux à qui l’affaire Iran-Contra ne dit rien, voici un rapide résumé : Oliver North travaillait pour le Conseil de sécurité nationale des États-Unis sous la présidence Reagan au milieu des années 1980. Il est responsable de l’inflation artificielle du prix des armes vendues à l’Iran par les États-Unis, lors d’un accord conclu avec les Iraniens pour récupérer des otages américains au Liban. North a alors récupéré les profits de ces ventes et, avec l’aide de la CIA, a utilisé une partie de l’argent pour acheter des avions militaires, des pièces détachées et des munitions, avant de construire une piste d’atterrissage secrète dans un ranch costaricain. North a ensuite acheminé ces biens aux rebelles anti-communistes nicaraguayens, les Contras, qui se battaient contre les Sandinistas, alliés des Cubains. Après l’éclatement de l’affaire, un des deux avions Fairchild C-123K Provider a été laissé à l’abandon à l’aéroport international de San José, au Costa Rica, pendant une décennie, avant d’être racheté en 2000 par des locaux pour la somme de 3 000 $. Leur objectif : transporter l’avion dans la forêt pour en faire une attraction touristique. Mais à mi-chemin, les routes des bananeraies ont eu raison de l’acheminement de l’avion, qui a donc été démonté et transporté en sept parties jusqu’au sommet de la colline Manuel Antonio.

Crédit : Flickr 

Aujourd’hui, « El Avión » abrite un petit bar extérieur, décoré d’étiquettes et de graffitis laissés par les visiteurs, où les chaises et les tables sont couvertes d’un toit de bois. Les clients se voient ouvrir les portes de l’aéronef, et sont autorisés à grimper dans ce cockpit jamais utilisé. Crédit : Stephen Allen

Source : Mentalfloss

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