Une entreprise londonienne est à la recherche d’un traducteur d’emoji, le premier poste de ce genre au monde. La mission du traducteur sera d’expliquer et de limiter les possibles incompréhensions interculturelles dues à l’utilisation des emoji, mais aussi de réaliser un rapport mensuel sur l’évolution des tendances des utilisateurs. Jurga Zilinskiene, fondatrice et PDG de l’agence Today Translations, considère que les emoji sont un « domaine de croissance potentielle ».
Les emoji sont apparus au Japon à la fin des années 1990 mais ont acquis une popularité mondiale depuis 2011, lorsque l’iPhone a proposé un clavier les intégrant. Ils se différencient des émoticônes car directement proposés sous forme de petites icônes et non de suites de signes de ponctuation comme 🙂 ou :'( Jurga Zilinskiene avait besoin de quelqu’un pour traduire un journal intime en emoji pour un client, mais n’a pas pu trouver de spécialiste. Elle explique que les logiciels actuels ne peuvent réaliser cette tâche et qu’un traducteur humain est donc nécessaire. C’est pour cela que l’agence a posté une annonce. Avec 30 candidatures reçues pour l’instant, elle espère pouvoir recruter un freelance dès le début de l’année 2017.
Mais les emoji peuvent-ils être considérés comme un langage ? Non, d’après Rob Drummond, spécialiste en linguistique à la Manchester Metropolitan University. Pour lui, les emoji sont davantage « un complément au langage qu’un langage lui-même ». Mais Drummond considère malgré tout qu’il y a une place potentielle pour les spécialistes des emoji, capables d’interpréter leur utilisation comme le font par exemple les spécialistes de l’argot. South Park n’est pas tombé loin avec son « analyse des emoji » de la dernière saison ! Source : BBC