Un trésor de guerre

Parmi la foule rassemblée mardi 27 juin à Mesetas, dans le centre de la Colombie, une petite bannière soviétique volette au milieu des drapeaux blancs. En ce jour d’ « adieu à la guerre », les couleurs des FARC sont éclipsées par l’importance de l’événement. Après avoir salué le rôle qu’ont joué les États-Unis dans le processus de paix, le chef de la guérilla marxiste, Rodrigo Londono, se racle la gorge, ravalant quelques vieilles aigreurs. Puis, sous les applaudissements, il se dirige vers le président Juan Manuel Santos pour une accolade qui met fin à 54 ans de guerre civile dans laquelle 260 000 personnes ont perdu la vie et 60 000 ont disparu.

Timoleón Jiménez

Alors que son prédécesseur, Guillermo Saenz, avait été assassiné par l’armée en 2011, Londono dépose les armes. Mieux connu sous son pseudonyme, Timoleón Jiménez, le guérillero est surnommé Timoshenko depuis ses années d’études à Moscou. Rien ne le destinait à s’entendre avec le pouvoir. Cet homme de 58 ans qui n’a jamais perdu une occasion de lever le poing gauche se retrouve, cinq jours après la cérémonie, dans l’impossibilité de bouger le bras droit. Victime d’un accident cérébral, il « est conscient et il fait même des blagues », rassure un commandant des FARC, Pastor Alape. Qu’ils l’aiment ou non, les Colombiens surveillent sa santé de près car de nombreuses poignées de mains devront encore être échangées pour instaurer la paix. Comme lui, les FARC sont aujourd’hui affaiblis par les efforts conjugués du gouvernement et des États-Unis. Ils laissent un trésor estimé à dix milliards de dollars, rassemblé en très grande partie grâce à la vente de cocaïne. Présents dans 25 des 32 provinces du pays, la guérilla contrôlait les deux-tiers de la production nationale, soit environ 40 % de la consommation mondiale. « On sait que des terres ont été vendues à d’autres groupes armés en prévision de leur démobilisation », indique Frédéric Massé, professeur à l’université Externado de Colombie. Or, « le commerce de cocaïne alimente les activités de groupes criminels colombiens, notamment les dissidents des FARC », déplore Mike LaSusa, chercheur de l’Insight Crime basé à Medellín. Quelque 400 guérilleros refusent de se rallier à la décision de Timoshenko, préférant rester dans le maquis. De leur côté, l’Armée de libération nationale (ELN) et le clan du Golfe n’attendent que le retrait des FARC pour prendre la clé des champs. Classés l’un à l’extrême gauche, l’autre à l’extrême droite, ils compteraient chacun autour de 2 000 membres. Les 1 300 arrestations réalisées parmi le premier au printemps 2017 ne l’empêcheront pas de continuer à se structurer, estime Frédéric Massé.

Il y a dix ans, Washington et Bogotá se félicitaient que la baisse de la production de cocaïne colombienne amorcée en 2001 reléguât le pays derrière le Pérou dans le grand classement des États meurtris par le trafic de stupéfiants. Il était resté leader pendant une décennie. N’était-ce pas le fruit de leur lutte contre le crime organisé et de leur tactique d’épandage industriel d’herbicide dans les coins reculés ? Las, poussée par une demande mondiale en hausse, la surface cultivée a considérablement augmenté depuis 2013. Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), 96 000 hectares étaient exploités en 2015, soit plus qu’au Pérou (40 000) et en Bolivie (20 000). Seuls les pays andins fournissent la matière première de la cocaïne en abondance. Les estimations de la Maison-Blanche sont encore plus alarmantes.

Dans un rapport rendu en mars 2017, le gouvernement américain estime que 159 000 hectares étaient couverts de feuilles de coca en 2015 et 188 000 en 2016, soit une augmentation de 18 %. « Tout chiffre répond à une logique politique », souligne Jacobo Grajales, chercheur à l’Université Lille 2. L’auteur de Gouverner dans la violence. Le paramilitarisme en Colombie préfère se référer aux données des Nations Unies qui font apparaître une production potentielle de 646 tonnes alors que Washington l’évalue étrangement à 420 tonnes. « Malgré la hausse de la culture et de la production de la cocaïne (sic) ces dernières années », note le rapport américain, « la consommation est restée relativement stable aux États-Unis sur les cinq ans passés – cela dit, les dernières mesures montrent une légère augmentation. » À eux seuls, les Américains consomment près de 35 % de la cocaïne mondiale, laquelle emprunte la route des cartels mexicains.

Les plus grosses saisies de cocaïne dans le monde
Crédits : Observatoire européen des drogues et des toxicomanies

En Europe, « de nombreux indicateurs, dont les analyses des eaux usées, les saisies et les données sur les prix et la pureté, laissent à penser que la cocaïne pourrait de nouveau être davantage disponible dans certaines régions », synthétise l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies dans son rapport de 2017. Près de 91 tonnes de blanche sont déversées chaque année sur le Vieux continent, ce qui en fait la drogue stimulante la plus absorbée. Son chemin passe généralement par le Venezuela, l’Équateur et le Brésil avant de traverser l’Atlantique. Des plaques tournantes existent aussi dans les Caraïbes et en Afrique de l’Ouest. Mais, plus qu’ailleurs, la consommation semble avoir décollé en Asie.

En 2015, les quantités de cocaïne qui y ont été interceptées ont augmenté de plus de 40 % par rapport à l’année précédente. Le continent reste par ailleurs un gros consommateur d’opium et d’héroïne, les plus vastes champs de pavots se trouvant en Afghanistan (200 000 ha), au Myanmar (55 000 ha) et au Mexique (26 000 ha), là où la Colombie ne dispose que de 595 hectares. « Tout indique qu’il y a une baisse considérable de la production d’héroïne en Colombie, car les Mexicains satisfont le marché », explique le journaliste américain basé à Medellín, James Bargent. « Il semblerait que les Mexicains fabriquent un produit de meilleure qualité et qu’ils sont en train de s’établir sur les secteurs auparavant dominés par les Colombiens. » La puissance qu’ils avaient acquise en servant d’intermédiaires entre l’Amérique du Sud et les États-Unis s’est en revanche érodée. Depuis 2009, « la cocaïne n’est plus acheminée vers le nord par le Mexique, parce que c’est trop risqué », remarque le représentant de l’UNODC au Mexique, Antonio Mazzitelli. « En gros, le commerce de la drogue a été interrompu par la violence. Plus de violence, ça veut dire un plus grand risque économique pour les opérateurs qui transforment la marchandise. » Alors qu’en Colombie, la violence et la drogue avancent main dans la main.

Les itinéraires utilisés par les trafiquants
Crédits : Observatoire européen des drogues et des toxicomanies

Deux luttes

La coca récoltée deux millénaires avant notre ère pour couper la faim et la fatigue, s’étage aujourd’hui comme des vignes sur les collines colombiennes. Mâchées du Chili au Guatemala, ses feuilles aux vertus magiques changent la terre d’Amérique du Sud en un triste paradis artificiel au XVIIe siècle. Alors que son commerce était considéré comme un sacrilège, les colons en font un salaire et, partant, un moyen d’asservissement. Au lieu de payer les Colombiens, il leur donnent de la coca. « Nos maîtres ne veulent pas que les pauvres reconnaissent leur tragédie, et souhaitent plutôt qu’ils meurent sans réaliser leur faim et leur ignorance ; que le goût amer de la coca endorme l’instinct de rébellion », écrit un contemporain cité par Thomas Feiling dans son livre, Cocaine Nation.

En 1855, le chimiste allemand Friedrich Gaedcke réduit les feuilles – qui ne contiennent que 0,5 % de cocaïne – en cristaux. Seules certaines variétés, que l’on trouve au Pérou, en Bolivie et en Colombie, sont transformables : les Erythroxylum Lamarck et Erythroxylum novogranatense. La drogue est utilisée à dose plus ou moins élevée dans des produits de consommation quotidienne au début du XXe siècle. Réservée aux pharmacies en 1914 aux États-Unis et en 1938 en Colombie, sa vente ne commence à décoller que dans les années 1960. À cette période, « les pauvres » jadis soumis au joug espagnol ont changé d’ennemi. Certains groupes d’autodéfense constitués pour contester l’accaparement des terres par de gros propriétaires refusent de céder devant le « Front national » qui réunit conservateurs et sociaux-démocrates. Chassés de la république de Marquetalia par l’armée en 1964, ils prennent le nom de Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) deux ans plus tard. Les autres, ceux qui vivent de leurs petites productions, galèrent pour transporter les produits à travers la forêt. « Mais avec la coca », indique le fondateur d’Insight Crime Jeremy McDermott, « les acheteurs viennent chez vous. » Ils ne sont pas les seuls puisque les FARC ne tardent pas à s’en mêler.

Historiquement plus forte au Pérou et en Bolivie, la production de coca est arrivée en Colombie par le sud-est, la région des guérilleros. « Dans un premier temps, ils n’y touchent pas car les plus doctrinaires d’entre eux considèrent son trafic comme le stade ultime du capitalisme », précise Jacobo Grajales. Les narcotrafiquants poussent à ce moment les paysans à produire en grande quantité, les violentent et les payent en coca comme aux pires moments de l’époque coloniale. « En, 1982, les FARC prennent l’initiative de réguler la crise de surproduction et de prévenir le chaos social », poursuit le chercheur. « Ils réussissent et deviennent ainsi l’acteur central du marché. » Un système de taxe est mis en place. Selon les estimations de Jeremy McDermott, le producteur paye 50 dollars par kilo, l’acheteur 200, le laboratoire 100 et les avions qui s’envolent ou atterrissent sur leur territoire encore 100. « Même s’ils ne tiraient leurs revenus que du trafic de drogues », précise-t-il, « les FARC gagneraient au bas mot 50 millions de dollars par an à partir de la production et 90 millions si on y ajoute le transport. » Pablo Escobar mise sur de petits avions pour exporter vers les États-Unis. Ce mode de transport audacieux fait de la Colombie le plus gros cultivateur de feuilles de coca en 1997, année où le pays dépasse la Bolivie et le Pérou. 80 000 hectares y sont dédiés contre 13 000 au milieu des années 1980. C’est aussi le moment que choisit Washington pour classer les FARC organisation terroriste. Mais la « War on Drugs » lancée depuis les États-Unis ne fait que couper quelques têtes de l’hydre. Le cartel de Cali prend la succession de celui de Medellín, décimé par l’assassinat de Pablo Escobar en 1993. Suit le Cartel del Norte del Valle. Dans le fracas de leur chute, on entend toujours le bruit des avions qui décollent de la forêt colombienne. Moins verticale, l’organisation du trafic s’articule autour de petits groupes qui sous-traitent l’exportation vers les États-Unis aux cartels mexicains. Cela ne fait pas baisser le volume produit, au contraire.

D’après les chiffres de l’ONUDC un pic de 144 000 hectares cultivés est atteint en 2001, première année du Plan Colombia. « En fait », explique Jacobo Grajales, « les Etats-Uniens sont dans les années 1980 assez réticents à s’engager en Colombie. Leur lutte contre la drogue la décennie suivante est réclamée par des hommes de pouvoir à Bogota qui font du lobbying pour que l’argent ne soit pas utilisé seulement contre les narcotrafiquants mais aussi contre les guérilleros. » À la fin de la présidence de Bill Clinton, les États-Unis acceptent de financer l’armée plutôt que la police. Sept milliards de dollars sont mis au service de sa professionnalisation. Cette aide apportée par le Plan Colombia coupe les ailes aux FARC qui perdent la moitié de leurs 17 000 hommes en à peine quatre ans. « Mais d’autres groupes criminels se renforcent », nuance Jacobo Grajales. Traqués chez eux, beaucoup de trafiquants opèrent depuis l’étranger où ils peuvent contrôler les réseaux de vente. Les arrestations de Colombiens se répètent en Argentine, au Venezuela, au Panama ou encore en Espagne. La cocaïne passe désormais les frontières à bord de sous-marins semi-submersibles capables de transporter jusqu’à 6,5 tonnes par voyage. Dans le même temps, les surfaces cultivées sont ramenées autour de 80 000 hectares au débuts des années 2000 pour plonger sous les 50 000 la décennie suivante.

En 2007, le Pérou passe devant la Colombie, la pression répressive ayant pour effet de déplacer les plantations. Cependant, le glyphosate répandu par avion chaque année sur près de 128 000 hectares de terres pour tuer les feuilles de coca est « inefficace » et entraîne des « effets collatéraux » nocifs, selon le responsable de la Commission présidentielle colombienne sur la politique en matière de drogues, Daniel Mejia. Les campagnes de pulvérisation « ont un impact très faible », juge son rapport. Il faudrait ainsi neuf passages pour ne détruire que 12 à 15 % des plants sur un hectare. Cela augmente d’autant le risque pour les populations touchées de développer des maladies de la peau et provoquerait des avortements spontanés. Citant aussi des cas de cancers, le rapport de Mejia préconise de s’attaquer davantage au trafic qu’à la production. Interdit en octobre 2015, l’épandage de glyphosate revient dans le débat en juin 2017, poussé par l’administration Trump.

Le champ des possibles

Il ne s’écoule pas une minute, ce 18 mai 2017, à la Maison-Blanche, avant que Donald Trump ne parle de cocaïne. Lors de la conférence de presse organisée à l’occasion de la réception du président colombien, Juan Manuel Santos, le sujet est mis sur la table séance tenante. « L’année dernière, la culture de coca et la production de cocaïne colombienne a atteint des records », accuse le chef d’État américain derrière son pupitre. « Le président [colombien], je l’espère, y remédiera très rapidement », ajoute-t-il à l’adresse de son homologue qui écoute sans broncher. Trump n’a bien sûr pas oublié de dispenser quelques conseils. « Nous lui avons dit : “Non, il faut revenir à l’épandage, il faut détruire ces champs, ils sont responsables de la cocaïne qui arrive aux États-Unis” », raconte au Congrès le secrétaire d’État américain Rex Tillerson, le 13 juin. Favorable à cette idée, le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, argue que « la production augmente depuis un an et demi ». Mais cette hausse date d’il y a trois ans, c’est-à-dire avant l’interdiction de l’épandage, rétorque Mimi Yagoub, une journaliste d’Insight Crime en poste à Medellín. « Il n’y a pas de corrélation entre l’éradication et la culture », ajoute-t-elle. « L’aide n’a pas assez été concentrée sur des programmes de développement de l’économie rurale. » La transition n’ira pas de soi car les autres cultures rapportent moins que la coca. « Comment remplir le vide dans des endroits où l’économie criminelle représente 70 % des revenus ? » interroge McDermott. Surtout, les infrastructures manquent pour offrir des alternatives, déplore Jacobo Grajales : « La coca est produite dans des zones reculées où il n’y a pas de route, le transport de marchandise y coûte cher et ne fonctionne pas toute l’année. Les gens ne peuvent rien faire de leurs tomates. »

Les quinze prochaines années, le gouvernement prévoit de dépenser 44 milliards de dollars pour le processus de paix, dont 85 % dans la réforme rurale. Trois millions d’hectares doivent être donnés aux paysans et sept millions feront l’objet d’une régularisation de leurs titres de propriété. La construction d’écoles, de routes et des centres de santé est également prévue. L’accord de paix signé entre le gouvernement et les FARC propose aux cultivateurs deux options : l’éradication volontaire aidée par des programmes de reconversion, ou la simple destruction par les forces de sécurité. Le projet « engendre beaucoup de doutes chez les paysans et crée de la défiance, car le gouvernement fait du deux poids deux mesures », regrette Arnovi Zapata, leader d’une organisation de cultivateurs de coca et de cannabis. « Au lieu de favoriser la paix, cela va provoquer plus de violence parce qu’il y aura une confrontation directe entre les paysans et les forces de sécurité. »

Vers un accord de paix
Crédits : Democracy Now

Dans cette confrontation, les FARC restés dans le maquis prendront le parti de ceux qui leur payent des taxes. Des années de rébellion ont donné à certains une grande autonomie vis-à-vis de l’ancien état-major et leur ont permis de nouer des liens avec les mafias et les cartels. De la récolte à la livraison, ils maîtrisent parfois toute la chaîne du trafic. En outre, le rapprochement initié en 2008 avec l’ELN pourrait aboutir, pour eux, à une intégration au sein de cette autre guérilla d’obédience communiste. Ceux qui ont déposé les armes, en revanche, « n’ont absolument pas intérêt à ce que la production de drogue se poursuive dans des régions où ils veulent devenir le parti politique dominant », pointe Jacobo Grajales. Selon un autre cas de figure envisagé par Jeremy McDermott, des groupes transnationaux pourraient apporter leur parrainage aux anciens FARC toujours en activité. Le cartel mexicain de Sinaloa, un gang brésilien comme le Primeiro Comando da Capital ou une organisation vénézuélienne à l’instar du cartel de Los Soles sont déjà impliqués dans le trafic de cocaïne. C’est aussi le cas des mafias italienne, serbe et albanaise. « Beaucoup ont déjà des liens avec les FARC, surtout les Mexicains », observe le chercheur. « Ces relations ne vont pas disparaître avec un simple accord signé à La Havane. Il existe une sorte de Pax mafiosa dans le pays, qui implique peu de combats entre criminels. »

En manque de prise sur les réseaux de la cocaïne, le gouvernement a souhaité mettre de l’ordre dans la production du cannabis en clarifiant sa réglementation en décembre 2015. L’usage thérapeutique de la plante était permis depuis 1986 mais, faute de licence, les productions de plus de 20 pieds demeuraient illégales. Le décret signé par le président Santos permet, a-t-il déclaré, « l’octroi de licences pour la possession de semences de cannabis, de marijuana, et la culture de cette plante à des fins exclusivement médicales et scientifiques ». Et d’ajouter : « La fabrication, l’exportation, le commerce ainsi que l’usage médical et scientifique de ce stupéfiant, et d’autres, sont permis depuis plusieurs décennies en Colombie, mais cela n’avait jamais été réglementé. Et c’est ce que nous faisons maintenant. » En Amérique du Sud, la Colombie fait partie des principaux producteurs de cannabis avec le Paraguay.

En 2013, 408 tonnes ont été saisies. Si les licences pour la culture n’ont pas encore été délivrées, le ministre de la Santé, Alejandro Gaviria, espère que « la Colombie construira un business international d’exportation de marijuana. Le pays est prêt à participer à ce marché émergeant international. » Loin d’être évidente, la transition d’un commerce illégal à un marché réglementé s’avérera encore plus compliquée s’agissant de la coca. « Les données relatives à la production, au trafic et à l’usage de drogues indiquent que le marché de la cocaïne est globalement en expansion à l’échelle mondiale. Après avoir longtemps diminué, la culture du cocaïer a augmenté de 30 % entre 2013 et 2015, principalement en raison de la hausse enregistrée en Colombie », note l’ONUDC dans son dernier rapport. Tirée par la demande asiatique, la production de cocaïne ne fléchira que si des alternatives rentables et les structures afférentes existent pour les paysans colombiens. Ce que l’administration Trump n’a pas l’air de considérer avec grand intérêt.


Couverture : Saisie de huit tonnes de cocaïne en mai 2016. (Associated Press)