« Jouons à un jeu », débute Alexandria Ocasio-Cortez dans une séquence vidéo rapportée par le Guardian ce 8 février 2018. Face aux représentants du gouvernement, la membre du Congrès dissèque une à une les lois sur le financement des campagnes électorales aux États-Unis pour en démontrer la profonde injustice. Elle dresse un rapide portrait du système financier américain et de la corruption politique à l’œuvre dans le pays, et explique comment le système est « fondamentalement cassé ».

Ocasio-Cortez commence par se mettre dans la peau d’une « grande méchante », qui cherche à s’enrichir et à servir ses intérêts, même si cela suppose de « les faire passer avant ceux du peuple américain ». Quand elle demande ce qui l’empêche légalement de mener une campagne entièrement financée par des organisations privées et de puissants lobbys industriels, la réponse est immédiate. « Rien », lui répond Karen Hobert Flynn, présidente de Common Cause, un groupe de surveillance des institutions basé à Washington, DC.

« Donc je peux être totalement financée par les géants des hydrocarbures, les grands groupes pharmaceutiques ; et rédiger ensuite des lois importantes en leur faveur ? » résume plus loin Alexandria Ocasio-Cortez. « Y a-t-il des limites à ce système ? » En face, la réponse est unanime. Il n’y en a aucune. Elle pourrait, si elle le voulait, durant son mandat de présidente, se faire élire grâce au soutien de riches industriels ; faire voter des lois qui feront croître leurs bénéfices une fois au pouvoir ; et même s’enrichir au passage en achetant un paquet d’actions au sein de ces mêmes entreprises.

Elle ajoute que, tandis que les membres du Congrès sont tenus de suivre de strictes règles éthiques, ce n’est pas le cas du Président. « Je suis donc tenue, comme toutes les personnes qui siègent ici, de respecter des normes éthiques plus strictes que celles du président des États-Unis ? » conclut-elle. « On voit bien qu’il serait déjà légal et facile pour moi d’être corrompue dans ce système, mais c’est encore plus facile pour le Président des États-Unis. »

Un nouveau mic drop plus tard, Ocasio-Cortez s’impose une fois de plus comme l’une des figures politiques Démocrates les plus en vue à Washington.

Sources : C-Span/The Guardian