Crédits : Rafaella Ferraz Le bonhomme n’a pas eu besoin de se raser pendant près de deux siècles. Et pour cause, il a la tête dans un bocal. La tête de Diogo Alves, un tueur ayant commis d’odieux crimes entre 1836 et 1839 près de l’aqueduc des Eaux Libres de Lisbonne, est conservée depuis 1841, année de sa pendaison, à la faculté de médecine de l’université de la capitale portugaise. Né en Galice en 1810, Diogo Alves déménage rapidement à Lisbonne pour trouver du travail dans les maisons de familles fortunées. De 1836 à 1939, il transfère son lieu de travail près de l’aqueduc des Eaux Libres faisant près d’un kilomètre de long et suspendu à 65 mètres de haut, période à laquelle il assassinera plus de 70 agriculteurs en les jetant du haut des arcs de pierre après les avoir dépouillés. Il décide ensuite de passer à l’autre niveau en formant un gang pour s’attaquer aux résidences privées, jusqu’au jour où il se fera attraper par la police, en février 1841. Il sera finalement condamné à mort par pendaison. Diogo Alves a été le dernier condamné à mort du Portugal. À cette époque, le concept de phrénologie – qu’on tient pour être une pseudoscience aujourd’hui –était à la mode et les conclusions simplistes : les scientifiques pensaient que le cerveau abritait tous les aspects de la personnalité d’un individu et que la forme du crâne reflétait son organisation interne. Ainsi, les traits de personnalité, et notamment les penchants criminels, pouvaient être ressentis, palpés et mesurés directement. Il n’est donc pas surprenant que la tête d’un être aussi malfaisant eut attiré l’attention de ces neurologues des temps passés. Rien ne prouve que des expériences ont été menées sur la tête de Diogo Alves, mais son aura a perduré au Portugal, et c’est peut-être la raison pour laquelle il trône toujours sur une étagère de la faculté de médecine lisboète. En 1911, le film muet Les Crimes de Diogo Alves est devenu le premier film de fiction portugais. Crédits : Rafaella Ferraz Source : Atlas Obscura