Crédits : Andrew Roth/The Guardian

Un fabricant de jouets russe vient de sortir un jeu de société intitulé « Nos gars à Salisbury », dans lequel les joueurs doivent traverser les mêmes villes d’Europe visitées par le duo d’agents du GRU (le service de renseignement militaire de la Russie) accusés d’avoir commis l’attaque au poison Novitchok sur l’ancien espion Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en mars 2018, rapporte le Guardian le 24 janvier.

Salisbury est la ligne d’arrivée du jeu. Un vaporisateur arborant un crâne vert et des os croisés, faisant référence au flacon de parfum dans lequel l’agent neurotoxique a été transporté, est également dessiné sur le plateau de jeu. Dans un autre coin, on peut apercevoir deux personnages ressemblant aux assaillants présumés, Anatoli Tchepiga et Alexandre Michkine. Les deux officiers des services de renseignement russes ont d’ailleurs été condamnés lundi 21 janvier par l’UE à des sanctions pour leur rôle présumé dans les empoisonnements.

Le jeu implique que les joueurs voyagent par paire à travers des villes telles que Minsk, Tel Aviv, Genève, Londres et Paris – toutes les destinations visitées par Michkine et Tchepiga avant Salisbury. Mikhail Bober, un des créateurs du jeu, a déclaré qu’il avait eu l’idée en partie à cause de l’ampleur de la couverture médiatique de l’empoisonnement de Skripal par la presse étrangère, et des accusations selon lesquelles la Russie serait responsable.

« D’une certaine manière, c’est un peu notre réponse aux médias occidentaux. Pour nous, ce n’est plus drôle. C’est triste. Cela doit cesser », a déclaré Bober. Quand on lui a demandé s’il pensait qu’un jeu sur l’attaque de Salisbury, dans lequel une personne est morte et quatre autres ont été hospitalisées, offenserait les Britanniques, il a répondu : « Nous ne voulons offenser personne. Au contraire, nous voulions soutenir nos compatriotes qui pourraient être offensés par cette situation… Beaucoup de choses sont affirmées sans aucune preuve. »

Le jeu est sorti peu de temps avant Noël en Russie. Bien que 5 000 exemplaires aient été mis en vente sur Internet, Igroland ne dispose pas encore des chiffres de ventes, mais Bober a déclaré qu’il envisageait de faire une plus grande réimpression…

Source : The Guardian