Carl Hart est professeur de psychologie à l’université Columbia, l’une des plus prestigieuses des États-Unis. Dans son nouveau livre, ce spécialiste des neurosciences, qui étudie les drogues depuis plus de 25 ans, révèle qu’il consomme de l’héroïne tous les jours pour se sentir bien, rapportait Insider le 19 février.

Le Pr Hart explique qu’il a essayé l’héroïne pour la première fois il y a six ou sept ans, alors qu’il avait déjà « la quarantaine bien tassée ». Il se trouvait chez un ami, chez qui il a sniffé « une petite ligne toute mince ». Après quoi il dit avoir ressenti « une sédation légère, comme dans un rêve », qui a fait s’envoler tout son stress. C’est après cette expérience agréable et bénigne qu’il a décidé d’intégrer le micro-dosage d’héro à sa routine quotidienne.

« Ma consommation d’héroïne est aussi récréative que ma consommation d’alcool », écrit Carl Hart, qui plaide pour la légalisation de toutes les drogues, dans son livre Drug Use for Grown Ups. « Comme les vacances, le sexe et les arts, l’héroïne est un des outils que j’utilise pour maintenir un équilibre sain entre mes vies personnelle et professionnelle. »

L’annonce, naturellement, a fait hausser les sourcils dans le meilleur des cas outre-Atlantique. L’héroïne, un opiacé dérivé de la morphine qui cause une puissante dépendance et le décès en cas de surdosage, fait près de 50 000 morts par an aux États-Unis et environ un millier en France, selon les chiffres de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.

« L’héroïne me permet de suspendre la préparation au combat perpétuelle qui se déroule dans ma tête », écrit-il. « Je suis fréquemment en état d’hypervigilance, afin de prévenir ou de minimiser les dégâts causés par le simple fait de vivre ma vie avec ma couleur de peau. » Quant à savoir comment la légalisation doit être encadrée, il estime simplement que « c’est aux législateurs de faire leur travail correctement ». Peut-être devraient-ils tester le micro-dosage pour y parvenir ?

Source : Insider