Crédits : INSERM Une fois le coup de poing asséné, l’intensité de la douleur ressentie par la victime relève d’une interprétation. En principe, celle du cerveau ou de la moelle épinière. Pour la première fois, des chercheurs britanniques de l’université de Leeds ont retrouvé cette capacité ailleurs dans le système nerveux. Une découverte révélée le 4 avril qui pourrait changer la manière dont est traitée médicalement la douleur. Dans l’étude de la douleur, les nerfs sont considérés comme un simple réseau de câbles transmetteurs d’informations. Leur but, grosso modo : indiquer au système nerveux central – cerveau et moelle épinière – que le corps vient de subir une agression. Ces derniers décident ensuite du degré de souffrance que l’individu va devoir supporter. Mais après avoir passé cinq ans à analyser des cellules de ganglions prélevées chez des souris et des rats dans un laboratoire, les scientifiques de Leeds ont trouvé que le système nerveux périphérique pouvait lui aussi altérer les signaux de la douleur. En jaune : le système nerveux central. En bleu : le système nerveux périphérique D’habitude peu loquaces, une fois stimulées, les cellules ganglionnaires ont fait preuve d’une réelle capacité à communiquer entre elles et à modifier le message sensoriel. « Comme si chaque nerf avait son propre mini-cerveau », explique Nikita Gamper, la directrice de l’étude. Le même type de recherches chez l’homme – dont le système nerveux est proche de celui des rongeurs – pourrait aboutir à un changement de méthode de médication. En effet, aujourd’hui les analgésiques soulageant la douleur ciblent uniquement le système nerveux central, avec le risque de provoquer certaines addictions et effets secondaires. Demain, en s’attaquant au système périphérique, les traitements ont une chance devenir moins dangereux. Source : The journal of clinical investigation