Pour étudier et mieux comprendre le passé comme le futur de l’univers, au-delà de ce qu’il nous est possible d’observer aujourd’hui, les scientifiques se basent généralement sur des simulations complexes. Un nouveau record a été battu dans le domaine le 9 juin, lorsque des scientifiques de l’université de Zurich, en Suisse, ont annoncé avoir créé la simulation d’univers la plus vaste jamais réalisée. Ils ont utilisé pour cela un superordinateur géant capable de modéliser environ 25 milliards de galaxies. Le tout contient un nombre littéralement astronomique de données. Cette nouvelle simulation n’est pas sans but : elle servira à calibrer les expériences à bord du satellite Euclid, qui doit être lancé en 2020 avec pour mission de percer les mystères de la matière noire et de l’énergie noire. Vaste programme. Crédits : Joachim Stadel, UZH « La nature de l’énergie noire demeure un des puzzles irrésolus de la science moderne », explique Romain Teyssier, l’un des chercheurs de l’équipe. Euclid ne sera pas capable d’observer directement la matière noire – c’est impossible –, mais le satellite sera capable d’observer les effets de la matière noire sur le reste de l’univers en se basant sur les calculs du modèle virtuel pour savoir où et que chercher. En jaune, sur l’image ci-dessus, apparaissent des amas de matière noire dans le réseau cosmique. « Plus ces prédictions théoriques sont précises, plus les télescopes ultra-performants du futur seront susceptibles de résoudre les mystères de l’univers noir », écrivent les chercheurs. Une perspective qui fait rêver physiciens et amateurs de science-fiction de concert. D’après l’équipe de scientifiques suisses, la matière noire subit les effets de la gravité et forme ce qu’on appelle des halos de matière noire en évoluant – de petites concentrations de matière dont les astronomes supposent qu’elles entourent les galaxies comme notre Voie lactée. Euclid se mettra en quête de distorsions de la lumière dans l’univers, causées par les déplacements de la matière noire au fil du temps. Et peut-être qu’il nous rapportera la preuve de l’existence de ce qui n’est aujourd’hui qu’une prédiction mathématique indéniablement fascinante. Source : University of Zurich