Crédits : Daniel Janzen/Winnie Hallwachs/University of Pennsylvania Rapportée le 21 août dans la revue Restoration Ecology, l’histoire de Daniel Janzen et Winnie Hallwachs, deux écologistes de l’université de Pennsylvanie, est peu commune. Au milieu des années 1990, ils se sont associés avec Del Oro, une entreprise costaricienne de production de jus d’orange pour tenter de reverdir des terres asséchées. Ils ont alors récolté 12 000 tonnes de pelures d’orange, ensuite stockées dans mille remorques puis reversées dans un pâturage stérile. L’idée était alors de montrer tous les effets régénérants (pour la végétation) des déchets agricoles. Toutefois, très vite, les deux chercheurs ont été accusés de souiller les sols par l’entreprise concurrente de Del Oro. Ils ont donc décampé, laissant les déchets sur un sol qui n’a jamais été nettoyé. Seize ans plus tard, la déferlante de nutriments contenus dans les pelures d’oranges jonchant le pâturage stérile l’a transformé en une forêt verdoyante. « L’endroit était tellement recouvert d’arbres et de vignes que je n’étais même pas capable d’apercevoir le panneau de deux mètres de long avec un lettrage jaune brillant désignant le site qui se trouvait à seulement quelques mètres de la route », constatait Timothy Treuer, chercheur à l’université de Princeton et co-auteur de l’étude. Avec son équipe, Treuer a donc échantillonné les sols de la forêt revigorée afin de les comparer à ceux d’un pâturage dépourvu d’épluchures d’oranges, pour mesurer les bienfaits de celles-ci. Sans surprise, les résultats sont éloquents et suggèrent que la zone fertilisée par les déchets d’oranges a des sols plus riches en macronutriments et micronutriments ainsi qu’une variété d’espèces d’arbres plus conséquente. Une expérience concluante donc, que David Wilcove, l’un des co-auteurs de l’étude, propose de réitérer à plus grande échelle en « utilisant les “restes” de la production alimentaire industrielle pour restaurer les forêts tropicales ». Source : Restoration Ecology