En étudiant les ruines du célèbre site de Tel Lakish, en Israël, une équipe d’archéologues a retrouvé un étrange morceau de céramique. À sa surface, deux lignes d’une écriture inconnue étaient inscrites. Dans leur étude, les chercheur.euse.s révèlent qu’il s’agit de la première trace de l’utilisation d’un alphabet dans la région, rapportait Haaretz le 15 avril.

Comme une grande partie de notre héritage culturel et spirituel, l’alphabet moderne a ses racines dans l’Égypte ancienne. Les premières écritures alphabétiques ont été créées au début du deuxième millénaire avant notre ère. De l’Égypte, le nouveau script s’est déplacé vers l’est dans le Levant méridional. Cette version de l’alphabet allait finalement se transformer en alphabet phénicien et en alphabet grec par la suite.

Néanmoins, la date de cette transmission était jusqu’alors inconnue. Cependant, la découverte du morceau de céramique à Tel Lakish a apporté de nouveaux éléments de réponse. En effet, la datation de l’objet a permis d’établir que la mystérieuse écriture remontait au XVe siècle av. J.-C.

« L’écriture alphabétique primitive s’est étendue au Levant méridional à la fin de l’âge du bronze moyen [1650-1550 av. J.-C.] et était utilisée au moins au milieu du XVe siècle av. J.-C. à Tel Lakish », ont déclaré les archéologues. « La prolifération s’est probablement produite à la fin de l’âge du bronze moyen et à la deuxième période intermédiaire égyptienne [1782-1570 av. J.-C.], lorsqu’une dynastie d’origine asiatique occidentale (les Hyksos) régnait sur le nord de l’Égypte. »

Le passage des nouvelles innovations alphabétiques ne serait donc pas la conséquence d’un processus forcé ou d’une invasion ultérieure, d’après les chercheur.euse.s. En effet, il n’y a pas de trace de grandes conquêtes à cette époque. Mais les Hyksos étaient un peuple sémitique dont les ancêtres étaient des immigrants de Palestine. Leurs relations avec les cités-États du Levant méridional devaient donc être cordiales, ce qui a facilité le rapprochement des cultures.

Source : Haaretz