À Vancouver, plusieurs associations se sont regroupées pour distribuer gratuitement des doses pouvant aller jusqu’à 3,5 grammes de différentes drogues à leurs usagers. Ces groupes souhaitent prouver qu’un accès encadré à des drogues préalablement contrôlées pourrait faire radicalement baisser le nombre d’overdoses. L’initiative a été relayée par le Drug User Liberation Front sur son compte Twitter le 9 février.

Les rues de Vancouver font face à un problème de drogue de plus en plus inquiétant, que la ville comme le gouvernement ont jusqu’à présent été incapables de gérer. Des organismes à but non lucratif ont ainsi demandé aux politiciens de prendre cette crise des opioïdes plus au sérieux. Prenant les devants, elles ont organisé des distributions gratuites d’héroïne, de cocaïne et de méthamphétamine dans leurs bureaux le 8 février, tout en rassurant le public sur la qualité des produits qu’ils délivrent via un communiqué.

Rigoureusement testés, ils sont tous exempts de fentanyl, de benzodiazépines ou d’autres produits extrêmement nocifs avec lesquels les drogues sont souvent coupées. En distribuant de tels produits, les associations expliquent « enfreindre la loi pour essayer de protéger mutuellement l’ensemble de la société », comme l’a déclaré Garth Mullins, membre de l’association des personnes sous traitement aux opiacés (BCAPOM), dans un communiqué.

Le problème semble effectivement hors de contrôle au Canada, et particulièrement à Vancouver. Le nombre d’overdoses a augmenté de 25 % dans la ville entre 2020 et 2021, menant à un total de 2 224 décès. Les débats autour de la nécessité de contrôler la consommation et la qualité des produits délivrés aux usagers sont donc aujourd’hui un enjeu majeur au Canada. Tant que la législation actuelle restera en vigueur, c’est pourtant illégalement que de telles associations poursuivront leur combat.

Source : Drug User Liberation Front