Crédits : Mark Wong/Gordon Yong Lorsqu’on entend T. Rex, on pense immédiatement au plus effrayant des dinosaures, ou à la rigueur à un groupe de rock. Mais là, c’est d’une fourmi qu’il s’agit. National Geographic rapportait le 16 mai dernier que des chercheurs ont découvert pour la première fois une colonie vivante de fourmis T. Rex à Singapour. Véritable mythe pour les entomologistes, on n’avait jamais mis la main sur des spécimens vivants de ces fourmis très particulières. Leurs recherches vont ainsi  révéler des détails cruciaux sur cette espèce. Mais pourquoi « T. Rex », déjà ? C’est en 2003 que Fernando Fernández a découvert un spécimen de fourmi encore jamais identifiée. Mais elle était morte. Ses fausses mandibules lui ont rappelé les bras du Tyrannosaure, d’où le nom qu’il lui a donné. Les années suivantes, d’autres fourmis du même genre ont été découvertes en Inde, à Singapour, au Sri Lanka et aux Philippines, mais toutes étaient mortes. Jusqu’à l’année dernière, où Mark Wong et Gordon Yong, deux entomologistes de l’université nationale de Singapour, ont mis la main sur une colonie intacte en creusant la terre dans une forêt de Singapour. « La meilleure façon de collecter et d’observer les colonies de fourmis vivantes est de vous salir les mains, en creusant progressivement le sol d’une zone, couche par couche, comme un archéologue », affirme Wong. Après les avoir mises dans des tubes de nidification et les avoir étudiées, les fourmis au nom redoutable sont apparues plutôt timides. Les deux chercheurs ont constaté que les fourmis se figeaient souvent et s’enfuyaient lorsque d’autres organismes s’en rapprochaient. « J’ai beaucoup ri lorsque je les ai vues réagir comme cela face à des mille-pattes, des acariens ou des fourmis plus petites, et de manière générale face à n’importe quelle proie que j’ai essayé de leur offrir », raconte Wong. Malgré cette découverte, des mystères liés au comportement de la colonie demeurent. D’après Gary Alpert, chercheur de l’université de Harvard, la colonie a cannibalisé son seul mâle, une situation pour le moins inhabituelle. Sans compter que les deux scientifiques n’ont pas trouvé de reine parmi les fourmis collectées. Il va falloir retourner creuser la terre pour espérer résoudre cette énigme. https://www.youtube.com/watch?v=AdVTRL9_GAA Crédits : National Geographic Source : National Geographic