Alors que la tension monte ces dernières semaines entre l’Ukraine et la Russie, des hackers biélorusses se sont mis en tête de désamorcer un potentiel conflit. Comment ? En déstabilisant des lignes de chemins de fer empruntées par l’armée russe sur le territoire biélorusse, rapportait Ars Technica le 24 janvier.

Vladimir Poutine a un caillou inattendu dans sa botte. Alors que l’armée russe masse ses forces près de la frontière ukrainienne, un groupe de hacktivistes baptisé Cyber Partisans affirme avoir piraté un système ferroviaire biélorusse afin d’empêcher l’avancée des Russes. Cette voie ferrée est d’après eux utilisée par l’armée russe pour acheminer des armes et de l’équipement à travers la Biélorussie, une zone stratégique clé pour Moscou dans l’hypothèse d’une invasion de l’Ukraine, puisqu’elle borde sa frontière nord. Sur Twitter, le groupe de hacktivistes a appelé le président biélorusse Alexandre Loukachenko à cesser d’aider l’armée russe.

https://twitter.com/cpartisans/status/1485618881557315588

« Le gouvernement continue de bafouer le libre-arbitre des Biélorusses, d’emprisonner des innocents, et de détenir illégalement des milliers de prisonniers politiques », assène un porte-parole des Cyber Partisans. Ils ajoutent que leur but est de renverser « le régime de Loukachenko ». Ils ont annoncé l’attaque sur Twitter en exprimant des revendications précises : la libération de 50 prisonniers politiques qui nécessitent une assistance médicale, et l’arrêt du déploiement de l’armée russe sur le territoire biélorusse.

Pour pirater le chemin de fer biélorusse, les hackers auraient utilisé un ransomware paralysant notamment ses bifurcations. Si l’attaque n’a pas été officiellement confirmée par le gouvernement, la compagnie ferroviaire qui l’emprunte habituellement a publié un communiqué pour informer ses usagers de « problèmes techniques » qui causeraient des retards. Il y a peu de chances pour que la méthode retarde durablement l’avancée d’une armée, mais elle est suffisamment handicapante pour attirer l’attention du gouvernement.

Source : Ars Technica