Crédits : César Hernández/CSIC Connaissez-vous une créature capable de manger du plastique ? C’est peu probable. Pourtant, des scientifiques viennent d’en découvrir une : le ver de cire. Ces chenilles sont généralement utilisées sur les hameçons afin de pêcher. Mais d’après Federica Bertocchini, du Conseil national de la recherche espagnol, les larves sont en mesure de manger du polyéthylène, un plastique résistant à la biodégradation. C’est la conclusion de son rapport publié le 24 avril dans EurekAlert. Cette découverte, elle l’a faite par hasard. En effet, cette scientifique également passionnée d’apiculture a un jour retrouvé des vers à cire boulottant une ruche qu’elle gardait chez elle. Après les avoir mis dans un sac plastique le temps de nettoyer l’habitation des abeilles, Federica s’est aperçue que les vers avaient fait des trous dans le sac. Pour s’assurer que les chenilles ne se contentaient pas de déchirer le plastique mais qu’elles l’ingurgitaient bel et bien, la scientifique et son équipe ont placé une centaine de vers dans un nid de plastique. Après plus de dix heures, 13 % du plastique avait disparu, laissant penser que certains composants du système digestif du ver de cire étaient en train de digérer le sac. Outre cette observation spectaculaire, ils se sont aperçus que l’animal rejetait de l’éthylène glycol, un antigel employé dans le liquide de refroidissement des voitures, aux endroits où le sac avait été mangé.

Timelapse de vers en train de manger du polyéthylène et s’échapper du sac plastique. Crédits : César Hernández/Ainhoa Goñi Les recherches doivent se poursuivre mais ces premières élucidations pourraient être une aubaine pour l’environnement, étant donné la production massive de sacs plastique dans le monde qui ne sont pas biodégradables. Les sacs plastique mettent en moyenne entre un et quatre siècles à se désagréger, tandis que plus de 80 millions de tonnes de polyéthylène sont produites chaque année. Toutefois, si 100 vers mettent 14 heures à manger 13 % d’un sachet en plastique pesant 5 grammes, il va nous en falloir un sacret paquet pour nous débarrasser de tous nos déchets. L’idée n’est évidemment pas de mettre au travail des armées grouillantes de ces chenilles pour nettoyer les fonds marins. Federica Bertocchini espère découvrir l’enzyme qui permet aux vers de cire de digérer le plastique. La synthétiser pourrait nous permettre de détruire cette matière immortelle et destructrice pour l’environnement. Sources : Quartz/EurekAlert