Une équipe de scientifiques du King’s College de Londres a utilisé le même ARN messager que celui des vaccins développés contre le Covid pour traiter les problèmes cardiovasculaires. Cette base leur a permis de découvrir une technique qui pourrait devenir le premier remède au monde contre les crises cardiaques, rapportait The Times le 15 avril.

Ce n’est une surprise pour personne : après une crise cardiaque, le cœur humain n’a pas la capacité de se guérir lui-même. Du moins, l’apparente évidence de ce constat pouvait tenir avant que des scientifiques du King’s College de Londres ne se penchent sur la question. En se basant sur la technologie utilisée pour créer les vaccins Covid de Pfizer et Moderna, les chercheurs ont mis au point une nouvelle technique, appelée le “suivi génétique”. Le principe ? Suivre les codes génétiques injectés dans le cœur (les ARN messagers), afin de produire des protéines qui seraient en mesure de générer des cellules cardiaques saines. En contrôlant cet ARN messager, de nouvelles cellules cardiaques peuvent ainsi remplacer celles qui sont mortes. Au lieu de former une cicatrice, ces nouvelles cellules pourront alors développer un nouveau tissu musculaire.

Capable, donc, de régénérer un cœur humain endommagé, cette nouvelle technique a étonné les scientifiques. « Nous naissons tous avec un nombre déterminé de cellules musculaires dans notre cœur et ce sont exactement les mêmes que celles avec lesquelles nous allons mourir. Notre objectif était de trouver un traitement capable de convaincre les cellules survivantes de proliférer », a expliqué le directeur de l’étude, le professeur Mauro Giacca. Il a d’ailleurs confirmé avoir utilisé avec son équipe « exactement la même technologie que les vaccins Pfizer et Moderna pour injecter des micro-ARN dans le cœur, afin d’atteindre les cellules cardiaques survivantes et de favoriser leur prolifération ».

Si la technologie n’a, à ce jour, été testée que sur des cœurs de porcs endommagés, elle a récolté de si bons résultats que des tests sur des humains ont étés prévus dans les deux prochaines années. Les crises cardiaques et les accidents vasculaires demeurent effectivement l’une des causes de décès les plus répandues, et représentent 85 % des 17,9 millions de décès dus aux maladies cardiovasculaires dans le monde. La potentielle efficacité de cette nouvelle thérapie pourrait en ce sens révolutionner la médecine cardiovasculaire, et pourquoi pas empêcher des millions de crises cardiaques d’évoluer vers une insuffisance cardiaque, voire le décès de ceux qui en sont victimes.

Source : The Times