Dans le nord de l’État de l’Uttar Pradesh, une jeune femme de 17 ans a été battue à mort par son grand-père et ses oncles parce qu’elle portaient des jeans, rapportait la BBC le 27 juillet. Ils l’ont ensuite pendue sous un pont.

La semaine dernière, après une journée de jeûne religieux, Neha Paswan a enfilé une paire de jeans et un haut avant de procéder aux derniers rituels du jour. Une façon de se vêtir qui a fortement déplu à ses grands-parents. « Quand ils se sont opposés à ce qu’elle porte cette tenue, Neha leur a répondu que les jeans étaient faits pour être portés et qu’elle les porterait », raconte sa mère, Shakuntala Devi Paswan. C’est là que sa famille est devenue violente.

Son grand-père et ses oncles ont battu violemment la jeune femme avec des bâtons, jusqu’à ce qu’elle perde conscience. Ils ont ensuite emporté le corps inerte de Neha et dit à sa mère qu’ils la conduisaient à l’hôpital. « Ils ne m’ont pas laissé les accompagner, alors j’ai alerté mes proches qui sont allés la chercher à l’hôpital du district, mais ils ne l’ont pas trouvée », poursuit la maman. C’était en réalité un mensonge et le lendemain, son corps a été retrouvé pendu à un pont enjambant la rivière Gandaki.

La police locale a ouvert une enquête pour homicide et destruction de preuves à l’encontre de dix personnes : les grands-parents de Neha, ses oncles, ses cousins, ses tantes et le conducteur de rickshaw qui aurait accepté de transporter son corps jusqu’au pont. Quatre d’entre eux ont été arrêtés – les grands-parents, un oncle et le conducteur. Neha étudiait pour devenir policière, un choix que désapprouvait aussi sa famille.

Dans l’Inde rurale, les féminicides de ce genre sont hélas monnaie courante. Le mois dernier, la BBC raconte que deux jeunes femmes de 20 ans ont été violemment battues en public par leurs familles respectives, car elles avaient parlé au téléphone à un cousin d’un autre district. Toujours en juin, deux adolescentes ont été battues par plus de 15 hommes pour des raisons similaires. Malheureusement, les refuges pour ces femmes sont si rares et mal tenues qu’elles échappent rarement à l’emprise de leurs familles.

Source : BBC