Crédits : Getty/Ulyces.co L’idée d’un algorithme qui analyse les données récoltées sur un suspect (casier judiciaire, âge, type de méfait dont la personne est suspectée, etc) pour déterminer s’il peut être relâché ou pas fait immanquablement penser à une version primitive de l’unité de Précrime de Minority Report. Ce n’est pourtant pas une fiction. La police de Durham, en Angleterre, a travaillé avec des chercheurs de l’université de Cambridge pour mettre au point une intelligence artificielle baptisée HART (pour Harm Assessment Risk Tool – « outil d’évaluation des risques de dommages ») dont la mission sera précisément de décider si oui ou non, un suspect peut être relâché sans craindre qu’il ne cause davantage de problèmes, au vu de ses antécédents, de ses données personnelles et des conditions de son arrestation. Pour le mettre au point, le professeur Lawrence Sherman et son équipe ont collecté des données provenant des archives de la police de Durham datant de 2008 à 2012. Le système a été testé pour la première fois en 2013 et affiné pendant les deux années suivantes. Il est apparu que les pronostics de l’IA estimant que les suspects présentaient un faible risque étaient justes dans 98 % des cas, et que ceux jugeant qu’ils présentaient un risque élevé l’étaient dans 88 % des cas. Une marge d’erreur qui signifie que l’algorithme est plus susceptible de classer un individu comme suspect à risque quand il ne l’est pas forcément. « J’imagine que d’ici deux ou trois mois, nous l’utiliserons sur le terrain pour aider les policiers à prendre la bonne décision », a confié à la BBC Sheena Urwin, chef des affaires juridiques du commissariat de Durham. Il faudra deux années de plus pour collecter les résultats finaux de l’expérience et déterminer s’il faut étendre le système à tout le pays. En attendant, il y a tout lieu de penser que s’ils se fient à la décision de l’algorithme, 12 % des suspects resteront en détention quand ils auraient pu être relâchés sans risque. Source : BBC