Crédits : ResoluteSupportMedia Depuis six ans, un dirigeable espion de l’armée américaine plane jour et nuit au-dessus de la capitale afghane. S’il présente certaines utilités, les habitants de la ville le voient d’un très mauvais œil. À plus de mille mètres au-dessus de la capitale afghane, un énorme dirigeable blanc flotte paresseusement dans le ciel. Mais à bien y regarder, ce n’est pas un dirigeable : c’est un œil. Un œil long de 35 mètres et équipé d’une vision infrarouge et couleur. Un œil qui peut surveiller (ou veiller sur) les citoyens d’une ville de près de quatre millions d’habitants, sans interruption. Depuis six ans maintenant. La technologie de surveillance dont dispose l’armée américaine aujourd’hui – et qu’elle met au service de l’OTAN dans ce cas précis – est telle que chaque jour, elle enregistre plus d’images qu’il n’y a de vidéos uploadées sur YouTube en une semaine entière. Accroché au quartier général de l’OTAN à Kaboul, le dirigeable a eu jusqu’ici certains effets positifs – il a notamment permis au militaires américains de repérer une voiture bardée d’explosifs qui a pu être désamorcée avant le déclenchement de l’explosion. Mais chaque fois que les Kabouliotes lèvent les yeux au ciel, ils peuvent voir le dirigeable darder son œil fixe sur eux, et cela plonge bon nombre d’entre eux dans un état de terreur orwellienne avancé. « Quand nous dormons sur notre toit avec ma femme, nous avons la sensation que quelqu’un nous observe », confiait Mohammadullah, un résident de la ville, au New York Times. Quand le temps se gâte et que les militaires doivent faire redescendre le dirigeable, ils le trouvent criblé de balles – un signe évident que les habitants sont moins rassurés qu’oppressés par cette présence intrusive dans leur ciel. Mais avec le retrait des troupes américaines d’Afghanistan repoussé au-delà de 2016, il y a fort à parier que le dirigeable flottera encore longtemps sur la ville.
Crédits : ResoluteSupportMedia Source : New York Times Ils voient dans l’avenir trouble de la capitale afghane. ↓