Le gouvernement japonais encourage fortement les entreprises nippones à adopter la semaine de quatre jours, afin d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle de leurs employé.e.s, rapportait le Mainichi shinbun le 19 juin.

Ces recommandations ont été ajoutées aux orientations de politique économique annuelles du gouvernement, ratifiées vendredi dernier par le cabinet du Premier ministre Yoshihide Suga. L’adoption de la semaine de quatre jours vise à permettre aux salarié.e.s de bénéficier d’un long week-end, tous les week-ends. Une décision qui peut sembler surprenante dans un pays plutôt connu pour ses problèmes de surmenage au travail.

En raison de la pandémie de Covid-19, les entreprises nippones ont déjà été contraintes d’assouplir leurs règlements pour permettre aux employé.e.s de passer en télétravail. Dans la continuité de cette tendance, le gouvernement semble maintenant prendre conscience de l’importance pour les citoyen.ne.s de consacrer plus de temps à leur vie personnelle.

Néanmoins, loin d’être une obligation, cette recommandation est accueillie avec crainte par toutes les parties concernées. Du côté des entreprises, on craint que le gain de motivation (et donc de productivité) induit par une semaine de travail plus courte ne suffise pas à compenser la journée de travail perdue chaque semaine. Du côté des travailleur.euse.s, on craint que la semaine de quatre jours ne s’accompagne de réductions salariales.

Certains exemples pourraient néanmoins les rassurer. Yahoo Japon, par exemple, autorise depuis 2017 une partie de ses employé.e.s à bénéficier d’un jour de congé supplémentaire par semaine pour se consacrer à leur vie de famille. « Cette façon de fonctionner a été accueillie favorablement, et certains employés nous disent qu’il est devenu plus facile pour eux de faire coïncider leurs jours de congé avec les activités de leurs enfants », explique un porte-parole de la firme.

Plus près de nous, le gouvernement irlandais vient de lancer une expérimentation de six mois au sein de plusieurs entreprises, afin d’analyser les bénéfices et les inconvénients de l’introduction de la semaine de quatre jours.

Source : The Mainichi