À la manière des ours des cavernes, il se pourrait que certains de nos ancêtres préhistoriques hibernaient dans les grottes pour survivre aux périodes glaciaires. C’est ce qu’a conclu une équipe d’ostéologues en découvrant, alors qu’ils examinaient les restes d’anciens homininés dans une grotte du nord de l’Espagne, que leurs os présentaient les mêmes lésions que ceux d’animaux qui hibernent, rapportait le Guardian le 20 décembre.

Dans une étude parue dans la revue L’Anthropologie ce mois-ci, les scientifiques Antonis Bartsiokas et Juan-Luis Arsuaga, des universités Démocrite de Thrace et de Madrid, détaillent ce qu’ils ont découvert en étudiant les restes fossilisés d’homininés vieux de plus de 400 000 ans dans la grotte de Sima de los Huesos, dans la sierra d’Atapuerca. Ces ossements, qui pourraient appartenir aux tous premiers hommes de Neandertal ou bien à leurs ancêtres, présentent des lésions similaires à ceux d’ours des cavernes qui hibernaient l’hiver.

« Plusieurs d’entre elles sont pathognomoniques et montrent que ces homininés étaient atteints chaque année d’ostéomalacie, d’hyperparathyroïdie secondaire et d’ostéodystrophie rénale. Nous estimons que ces troubles sont consécutifs à une hibernation dans des grottes sombres », écrivent les chercheurs. Ils estiment que ces premiers hommes se plongeaient « dans des états métaboliques qui les aidaient à survivre durant de longues périodes de temps dans des conditions glaciales, avec des réserves de nourriture limitées mais suffisamment de graisse ».

Naturellement, il pourrait y avoir d’autres explications à cette étrange découverte, et les deux chercheurs approfondissent actuellement leurs travaux pour explorer d’autres alternatives. Mais il se pourrait qu’à un moment de notre passionnante histoire, nous ayons partagé plus qu’un habitat avec les ours des cavernes.

Source : The Guardian