En Espagne, deuxième pays du monde le plus touché par le coronavirus (COVID-19) après l’Italie, les médecins luttent pour garder la tête hors de l’eau. Ils se retrouvent dans une position terrible à devoir choisir qui sauver et qui laisser mourir, rapportait Bloomberg mercredi 25 mars.

À Madrid, les salles de soins intensifs sont débordées. De nouvelles règles imposent aux patients plus âgés de passer après des personnes plus jeunes, avec une meilleure chance de survivre. « Ce grand-père, dans n’importe quelle autre situation, aurait eu une chance », explique Daniel Bernabeu, urgentiste dans un hôpital de Madrid, « Mais il y en a tellement, ils meurent tous en même temps », poursuit-il. Les gens meurent dans les salles d’attente avant même d’être admis.

Les médecins et les infirmières doivent improviser au fur et à mesure que les patients arrivent. À cela s’ajoute le manque de moyens. Ils sont obligés d’utiliser des sacs à ordures collés à leurs bras pour se protéger. Selon une infirmière d’un hôpital de Vitoria-Gasteiz, au Pays basque, les lunettes de protection en plastique sont de si mauvaise qualité que les médecins peuvent à peine voir à travers lorsqu’ils travaillent.

En Espagne, la pandé­mie a déjà touché plus de 56 000 personnes et fait près de 4 000 victimes. Sa progres­sion est si diffi­cile à gérer qu’une pati­noire de Madrid a dû être trans­for­mée en morgue.

Source : Bloomberg