Crédits : LHCb Collaboration/CERN Partis en quête de la particule théorique responsable de l’expansion rapide de l’univers, les physiciens sont rentrés bredouilles. L’expérience, menée en 2011 et 2012 dans le Grand collisionneur de hadrons, s’est soldée par un échec, révèlent ses résultats publiés en avril 2017. Il se pourrait donc que cette mystérieuse particule – connue sous le non d’inflaton – n’existe pas. Le brouillard s’épaissit autour de l’énigme de la création de l’univers, mais les scientifiques de l’Institut de physique nucléaire de l’Académie des sciences polonaise et ceux de l’université de Zurich responsables de cette étude ne perdent pas espoir. Pourquoi cherchaient-ils le fameux inflaton – dont le nom souligne sa capacité à faire enfler l’espace ? Le fond diffus cosmologique, ce rayonnement électromagnétique issu de l’aube de l’univers, cette époque infiniment lointaine où il bouillonnait encore du Big Bang, est encore perceptible aujourd’hui. Ces reliques lumineuses des premières heures de l’univers témoignent de son expansion fulgurante. En 1981, le physicien américain Alan Guth a émis l’hypothèse que si l’univers avait rapidement grandi sur une courte période de temps, tout en étant jeune et chaud, son rayonnement de fond refléterait encore aujourd’hui cette uniformité. Et il avait raison, puisque la température de l’univers est à peu de chose près la même partout où elle est mesurée. Mais cette inflation n’aurait probablement pas pu se faire sans le concours d’une mystérieuse particule baptisée « inflaton », responsable de son passage de pratiquement rien à un tout gargantuesque. « Pendant longtemps, nous avons pensé que l’inflaton pourrait être en réalité le fameux boson de Higgs. Mais quand le boson a finalement été observé en 2012 dans le Grand collisionneur de hadrons, il s’est avéré qu’il était trop lourd pour ça », explique Marcin Chrzaszcz, chercheur polonais participant à l’étude. L’inflaton pourrait en effet ressembler à la particule de Higgs, mais il serait bien plus léger que lui. En cinq ans d’analyses, les physiciens ne l’ont pas découvert. Peut-être est-ce la signe qu’il n’existe pas, mais les physiciens n’ont pas dit leur dernier mot. Si c’est malgré tout le cas, il faudra revoir de zéro notre façon d’appréhender le Big Bang. Source : Physical Review