Crédits : Vladimir Dinets Tremblez, ophiophobes. Un scientifique a récemment publié une étude dans laquelle il montre que certains serpents chassent en groupe et iraient même jusqu’à coordonner consciemment leurs attaques. C’est sur des boas de Cuba que le psychologue animal Vladimir Dinets, de l’université du Tennessee, a basé ses observations. Dinets s’est rendu au parc national Desembarco del Granma à Cuba pour observer comment les boas cubains, également appelés Chilabothrus angulifer, chassent les chauves-souris jamaïcaines dans les grottes. Leur technique d’attaque est très particulière et bien fourbe : ils se cachent dans de petites cavités qui bordent le plafond et les murs tout proches de l’entrée des grottes, pour ensuite attendre jusqu’à ce que leur proie vole sur leur trajet quotidien pour les frapper au bon moment. Une séquence documentaire de la BBC illustre cette technique de chasse terrifiante : https://www.youtube.com/watch?v=UbqVF2qaAcE Mais d’autres fois, ces boas se rassemblent au même endroit pour chasser. Après huit jours d’observation et 16 différents types de chasses, Vladimir Dinets a constaté qu’à chaque fois que les serpents chassaient en même temps dans la grotte, ils choisissaient des positions leur permettant ainsi d’être très proches les uns des autres. Le témoignage du scientifique ne laisse aucun doute : les chasses en groupe sont souvent couronnées de succès tandis que les chasses solitaires se soldent fréquemment par des échecs. Essayez un peu d’attraper une chauve-souris en vol dans le noir complet et sans les mains, si vous voulez vous faire une idée de la difficulté de l’opération. D’après Vladimir Dinets, près de 3 000 espèces de serpents pourraient coordonner leur chasse à l’instar du boa cubain. Néanmoins, les scientifiques n’ont pas encore rencontré le phénomène en tant que tel car nous connaissons trop peu ces « tactiques » de chasse. « Il est possible que les chasses coordonnées soient quelque chose de commun parmi les serpents, mais il faudra des recherches de terrain importantes ainsi qu’être très patients pour prouver cela », explique-t-il. Ce qui est sûr, c’est qu’on en sait assez pour en faire des cauchemars. Sources : BBC/Animal Behavior and Cognition