Une représentation humoristique de la bête disparue il y a 29 000 ans C’est bel et bien son nom courant : licorne géante. En vérité, Elasmotherium ressemblait plus à un croisement entre un rhinocéros et un mammouth. L’animal, justement de la famille des rhinocérotidés, a vécu en Asie et en Europe de la fin du Pliocène jusque vers la fin du Pléistocène. En d’autres termes, il vivait déjà il y a plus de deux millions d’années et le dernier d’entre eux piétinait les steppes russes il y a 29 000 ans. Le spécimen le plus fameux de l’espèce faisait la taille d’un mammouth et il était couvert de poils. Il présentait aussi une énorme corne sur le nez qui lui a valu le surnom de « licorne sibérienne ». Les premières descriptions de la bête estiment qu’elle mesurait environ deux mètres de haut pour 4,5 mètres de long, et pesait bien ses quatre tonnes. En mars 2016, un crâne admirablement préservé a été retrouvé dans la région kazakhe de Pavlodar, prouvant que l’animal a vécu jusqu’au Pléistocène. Avant cela, on pensait qu’il s’était éteint il y a 350 000 ans. Les causes de la mort de ce très vieux mâle n’ont pas pu être déterminées. Les scientifiques ne sont pas encore totalement fixés sur la façon dont vivait l’impressionnante créature. Certains avancent qu’il galopait comme un cheval, d’autres qu’il chargeait tête baissée comme un bison, et d’autres qu’il passait son temps à barboter dans les marais comme un hippopotame. On est sûrs d’une chose : il n’avait pas d’ailes comme Pégase. On sait aussi qu’il était herbivore, ce qui soulève quelques questions sur sa corne. Servait-elle à se défendre ? À affronter d’autres mâles ou impressionner les femelles ? Peut-être un peu des trois. Ce qui est certain, c’est que tout comme les rhinocéros contemporains, elle ne servait pas à chasser. Les chercheurs n’ont pas réussi à déterminer ce qui avait causé leur disparition. Des prédateurs de type Homo ayant vécu à la même époque que la bête, il est possible que nos ancêtres n’y soient pas totalement étrangers… une peinture retrouvée dans une grotte à Rouffignac, en Dordogne, tendrait à prouver qu’on en a décimé quelques troupeaux il fut un temps en Aquitaine. À l’époque, les barbecues devaient durer des mois ! Une reproduction de la peinture de Rouffignac Le crâne exposé au Musée de Londres Source : The Siberian Times