Crédits : Daniel Simon/Roborace Ltd. Lorsque le madrilène Alejandro Agag a eu l’idée de la Formula E en 2012, son entourage s’est empressé de lui conseiller d’abandonner. Mais presque cinq ans plus tard, il ne regrette pas d’avoir fait la sourde oreille. Applaudi par le public du grand auditorium de la nouvelle édition du Mobile World Congress à Barcelone, le sourire satisfait qu’il affiche est celui d’un homme qui a accompli sa mission. Aujourd’hui la Formula E, en est à sa troisième saison et s’apprête à s’enrichir. Car Alejandro Agag ne comptait pas s’arrêter là. Il s’est fixé un but autrement plus ambitieux que celui de faire tourner des voitures de course électriques autour d’un circuit. « Je voudrais qu’un jour, toutes les voitures du monde soient électriques », dit-il dans un anglais teinté d’espagnol. « Et elles le seront un jour. » C’est cette inébranlable conviction que l’énergie électrique est la clé de notre avenir qui l’a conduit à imaginer le futur des sports automobiles : Roborace. Comme son nom le laisse deviner, Roborace est une course effrénée dans laquelle les pilotes sont des robots. Jusqu’ici, il ne s’agissait que de prototypes mal dégrossis. Mais la compagnie dirigée par Denis Sverdlov a profité du salon pour dévoiler la voiture qui constituera le noyau du projet. Conçue par David Simon, l’homme derrière le design des bolides de Tron: Legacy et Oblivion, la voiture n’embarquera à son bord qu’un puissant attirail technologique, pas de pilote de chair et d’os. C’est Nvidia qui se charge de l’intelligence artificielle embarquée à bord, qui peut traiter 24 billions d’opérations par seconde, tandis que les pneus sont fournis par Michelin, déjà partenaire de la Formule E. Deux radars, six caméras (dont une à 360°) et plus de 300 km/h au compteur : Roborace promet d’envoyer du lourd. Mais ce n’est pas son seul attrait. Pour Denis Sverdlov, « ce sera une occasion en or d’en apprendre plus sur la conduite autonome et d’améliorer ces technologies. » En bref, si Roborace est un succès, c’est toute l’industrie qui en bénéficiera. Il est vrai qu’il serait plus rassurant de monter à bord d’une voiture conduite par une IA capable de piloter une F1 sans l’envoyer dans le décor. Denis Sverdlov et David Simon — Crédits : Roborace