Selon le journal allemand Welt am Sonntag, le président américain Donald Trump a offert 1 milliard de dollars à la société bio-pharmaceutique allemande CureVac pour avoir l’exclusivité d’un vaccin contre le coronavirus (Covid-19). Cette démarche a entraîné un vent de colère en Allemagne, rapporte Guardian ce lundi 16 mars.

« L’Allemagne n’est pas à vendre », a déclaré le ministre de l’Économie Peter Altmaier, réagissant à l’article du Welt am Sonntag intitulé « Trump contre Berlin ». On y apprend que le président américain a offert 1 milliard de dollars à CureVac, quand il a su que cette société allemande était sur une bonne piste pour développer un vaccin contre le coronavirus (Covid-19). Il aurait cherché à obtenir ce vaccin « exclusivement pour les États-Unis. »

Le gouvernement allemand aurait de son côté offert de l’argent à CureVac pour que le vaccin reste dans le pays. « C’est la coopération internationale qui est importante maintenant, et non l’intérêt national », a déclaré Erwin Rueddel, député membre de la commission sur la santé au Parlement allemand. D’après le ministre de la Santé, Jens Spahn, un rachat de CureVac par l’administration Trump était « hors de propos », sachant que l’entreprise développe des vaccins « pour le monde entier ».

« Le gouvernement américain s’est entretenu avec de nombreuses sociétés qui affirment pouvoir aider avec un vaccin », a indiqué un responsable américain à l’AFP. « La plupart de ces entreprises ont déjà reçu un financement de démarrage de la part d’investisseurs américains. » À l’en croire, les États-Unis ne cherchent pas à conserver le vaccin pour eux-mêmes : « Nous continuerons de parler à toute entreprise qui prétend être en mesure d’aider. Et toute solution trouvée serait partagée avec le monde ».

Fondée en 2000, CureVac possède plusieurs sites en Allemagne et un à Boston. Elle est spécialisée dans « le développement de traitements contre le cancer, les thérapies à base d’anticorps, le traitement des maladies rares… » Ses laboratoires travaillent avec l’institut Paul-Ehrlich, lié au ministère allemand de la santé.

La semaine dernière, la firme a annoncé que le PDG de CureVac, Daniel Menichella, avait été remplacé par Ingmar Hoerr, quelques semaines après une rencontre entre Menichella, Donald Trump, son vice-président Mike Pence, et des représentants de sociétés pharmaceutiques à Washington. Peu après sa visite, Menichella avait déclaré : « Nous sommes très confiants dans le fait que nous serons en mesure de développer un vaccin efficace dans quelques mois.’»

Dimanche, les investisseurs de CureVac ont déclaré qu’ils ne vendraient pas le vaccin à un seul pays. « Si nous réussissons à développer un vaccin efficace, alors il devrait aider et protéger les gens à travers le monde », a déclaré un des principaux investisseurs, Dietmar Hopp.

Source : The Guardian