Maire de La Garenne-Colombes, Philippe Juvin a attaqué en justice à titre personnel un permis de construire délivré par « délégation du maire », c’est-à-dire lui-même. Il a empoché un pactole de 100 000 euros dans cette affaire, révèle Mediapart ce vendredi 8 novembre.

L’affaire remonte au 6 mars 2017, date à laquelle la mairie prend un arrêté municipal autorisant un permis de construire sollicité par une société du groupe Promogim, un poids lourd de la promotion immobilière qui souhaite construire une résidence  sur un terrain de La Garenne-Colombes.

L’arrêté autorisant la construction est enregistré en préfecture deux jours plus tard, le 8 mars, détaille Mediapart. Il est, selon le document, « délivré par le maire au nom de la commune ». Philippe Juvin, donc.

Mais quelques jours plus tard, ce dernier change d’avis. Le 5 mai 2017, il dépose un recours devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise contre sa propre mairie et donc, par délégation, contre lui-même.

Son avocate dénonce des vices rendant le permis de construire « manifestement illégal », évoque « un dossier incomplet » et un permis qui ne respecterait pas les hauteurs réglementaires ni le plan local d’urbanisme.

Bon à savoir, Philippe Juvin réside depuis 20 ans dans une belle demeure située non loin du projet immobilier en question. La nouvelle construction pourrait faire perdre de sa valeur à sa demeure.

Finalement, le maire a signé un protocole d’accord avec le promoteur immobilier pour abandonner les poursuites qui lui a rapporté 97 000 euros, soit environ 6 ou 7 % de la valeur de sa maison, estimée entre 1,4 et 1,6 million d’euros.

Le mot de la fin revient à Philippe Juvin : « Un bon accord vaut parfois mieux qu’un mauvais procès. »

Source : Mediapart