Crédits : Neil D’Cruze/World Animal Protection L’hatha jodi est une racine à l’apparence étrange, quelque part entre l’algue, l’escargot et la morille, qui ressemble pour les adeptes d’ésotérisme à deux personnes priant, les mains jointes. Cette curiosité de la nature, tenue pour porter chance à son porteur dans de lointaines traditions tantriques, n’est trouvable que dans des contrées reculées de l’Inde et du Népal. D’où cette obscure histoire de pénis de varans. D’après un rapport de l’association World Animal Protection cité par la BBC le 19 juin, des braconniers vendent massivement sur Internet (Amazon, eBay…) des pénis de varans séchés en les faisant passer pour la racine tantrique. L’affaire a conduit à de multiples raids de la police aux quatre coins de l’Inde, dont l’un d’eux a conduit à la saisie de 210 pénis de varans. Après analyses, des scientifiques de la Manchester Metropolitan University ont confirmé que certaines racines d’hatha jodi vendues sur Internet étaient bien dérivées de pénis de varans. D’autres étaient de simples moules en plastique des parties génitales de ces gros lézards. Comme on l’imagine, le sort réservé aux animaux est brutal et cruel. Mais il s’agit d’un commerce lucratif pour les trafiquants, puisqu’une seule racine d’hatha jodi peut être vendue environ 230 euros sur les sites de vente en ligne. La police essaie tant bien que mal à ces tragiques activités. « Si l’on ne fait rien », affirme Aniruddha Mookerjee, l’enquêteur chargé de l’affaire, dans un communiqué, « la demande pourrait grandir au point de menacer des populations d’animaux sauvages entières. » Sources : BBC/World Animal Protection