Baxter n’est pas un simple robot, c’est un cobot : un robot humanoïde collaboratif. Il a été créé par la société Rethink Robotics, fondée par le chercheur australien Rodney Brooks en 2008. Avec sa tablette en guise de visage, qui lui permet d’exprimer des émotions telles que la frustration, la confusion ou la satisfaction, Baxter évolue avec les hommes et il est capable d’améliorer ses compétences, jour après jour, grâce au cerveau humain. Il est équipé de longs bras télescopiques et de mains capables de saisir des objets. Il fonctionne aux côtés d’un humain, généralement assis face à lui et équipé d’un casque couvert d’électrodes. Ce système est capable de détecter les indications de l’individu, transmises au robot par la pensée. Les développeurs de Baxter l’ont ainsi conçu pour amoindrir la frontière de l’interaction humains-robots qui, de plus en plus, seront amenés à travailler ensemble. L’entreprise a récemment détaillé cette stratégie. Ce genre de collaborations s’opèrent déjà dans différents milieux : le milieu médical, les transports ou l’industrie. Mais le plus grand défi reste de rendre ces relations pérennes et complémentaires. Aujourd’hui, la communication avec les machines se fait principalement par la voix ou par des commandes mécaniques. La commande mentale constitue une révolution. « C’est une nouvelle manière de contrôler le robot que j’aime particulièrement. Elle donne plus de naturel, dans le sens où cela nous permet d’adapter automatiquement et facilement le robot à ce qu’on désire », explique Daniela Rus, chercheuse en robotique au MIT et co-auteure de l’étude qui cherche à développer ces technologies. Alors que plane la crainte que les robots ne s’accaparent définitivement le travail des hommes, ces recherches permet au contraire de garantir une certaine complémentarité des compétences. « Dans le secteur de l’industrie, ce genre de robot pourrait notamment servir à passer à un homme telle ou telle pièce d’une chaîne de montage », confie Stephanie Gil, elle aussi chercheuse en robotique au MIT et co-auteure de l’étude. Ce nouveau genre de communication entre robots et humains est évidemment destiné à se diversifier. « Nous sommes également très intéressés par le potentiel en matière de conduite », ajoute le professeur Rus. « On imagine un moyen de transport où des passagers pourraient contrôler une voiture autonomes par la pensée. » Sources : MIT