PAYNESVILLE, LIBERIA - OCTOBER 12: Ebola survivor James Harris, 29, stands for a portrait before a shift as a nurse's assistant at the Doctors Without Borders (MSF), Ebola treatment center on October 12, 2014 in Paynesville, Liberia. Harris spent 2 weeks recovering from the disease, which has an average 70 percent mortality rate, although leaves survivors immune to the strain that sicked them. The former construction worker said that he believes he caught the disease while caring for his father, who died of Ebola at home. He now counsels others at the treatment center. (Photo by John Moore/Getty Images) Un survivant d’Ebola pose pour Médecins Sans Frontières, au Liberia — Crédits : John Moore Une récente étude scientifique révèle que les patients atteints d’Ebola survivraient mieux lorsqu’ils sont déjà infectés par la malaria. Des recherches médicales ont démontré qu’en moyenne, 52 % des patients uniquement atteints par Ebola survivaient. Dans le cas des patients doublement infectés, leur taux de survie grimperait fortement, allant de 72 à 83 % selon leur âge et la quantité de virus présent dans leur sang. Comment expliquer cela ? Même si les chercheurs ne peuvent pas encore l’affirmer, la malaria modifierait la réponse immunitaire que le corps humain développe contre Ebola. Cette réponse rendrait ainsi le corps plus à même de se défendre contre le virus. Les auteurs de l’étude, publiée dans la revue scientifique d’Oxford Clinical Infectious Diseases, font également remarquer que la malaria pourrait aider le corps à combattre d’autres infections. En Tanzanie, un groupe d’enfants souffrant d’infections respiratoires présentaient plus de chances que ces infections se transforment en pneumonie si elles étaient combinées à la malaria. La mort d’une personne atteinte d’Ebola résulte de la réponse trop puissante que son système immunitaire délivre pour combattre l’infection. La malaria aiderait le corps humain à minimiser cette réponse, pour qu’elle aide le patient à lutter contre Ebola sans mourir. Ce n’est pas la première fois qu’une corrélation est établie entre la malaria et le processus de guérison de certains virus et infections. En 1927, Julius Wagner-Jauregg avait remporté le prix Nobel de médecine pour avoir prouvé l’utilité de la malaria pour combattre des infections, telles que la syphilis. La malaria reste encore aujourd’hui une maladie dévastatrice qui continue de faire des centaines de milliers de victimes chacun année, principalement en Afrique. Des tests effectués sur des animaux devraient permettre d’établir une véritable corrélation entre la malaria et la rémission des patients atteints d’Ebola. Les conclusions de ces recherches pourront permettre de mettre au point de nouveaux traitements. Mais plus important encore, les chercheurs ont découvert que le taux de survie à Ebola pour les personnes co-infectées augmentait lorsqu’elles étaient traitées contre la malaria. Ces conclusions devraient donc aider à combattre plus efficacement Ebola et la malaria, deux maladies redoutables qui touchent principalement l’Afrique de l’Ouest et font des victimes dans le monde entier. Source : Clinical Infectious Diseases Le Dr Peter Piot retourne sur les lieux de sa découverte quarante ans après. 00