Le plancher océanique de l’Arctique s’est fissuré à une vitesse inquiétante au cours des vingt dernières années. Les scientifiques marins à l’origine de la découverte ont ainsi comparé la profondeur de ces fissures à celle d’une rue de Manhattan composée d’immeubles de six étages, annonçait Live Science le 17 mars.

Dans la compréhension des effets du changement climatique sur les pergélisols (les sous-sols gelés en permanence), le plancher océanique de l’Arctique est un enjeu majeur. C’est en ce sens que des scientifiques étudient depuis 2003 celui de la mer de Beaufort canadienne, où des géologues marins utilisent des robots sous-marins pour en obtenir des relevés détaillés. Sur les quatre cartographies produites à l’issue de leurs études, 40 nouvelles failles apparaissent, dont la plus grande serait équivalente à une rue de Manhattan composée d’immeubles de six étages. Les chercheurs ont expliqué que le développement de ces failles est dû à la décomposition des sous-sols gelés du plancher de l’arctique.

« Nous avons découvert que le plancher océanique au bord du plateau de l’océan Arctique change remarquablement vite », a déclaré Charlie Paull, de l’Institut de recherche de l’aquarium de Monterey Bay. « Nous avons cartographié une petite zone une fois, et nous y sommes retournés quatre ans plus tard, l’avons cartographiée à nouveau et avons été choqués de voir l’ampleur des changements que nous avons constatés », a-t-il ajouté.

L’étude des plateaux de l’Arctique étant encore assez peu développée, il est à ce jour impossible de connaître l’étendue précise des conséquences que ces failles peuvent avoir sur le reste du plateau. Mais l’on peut d’ores et déjà affirmer que ces « caractéristiques du plancher océanique auraient de graves conséquences si l’on mettait des infrastructures à proximité », considère Paull. L’équipe de recherche prévoit donc de retourner dans l’Arctique cet été, afin de continuer ses études sur la décomposition de la couche du pergélisol sous-marin.

Source : Live Science