Une vieille Lada fumante s’engouffre en crachotant dans le jardin de la Finca Vigia. L’ancienne maison du plus cubain des écrivains américains est cachée dans un village bordé de modestes maisons, en banlieue de La Havane. À l’entrée, les cabanons de souvenir accueillent les visiteurs, adossés au pavillon des invités, puis au tournant, apparaît la villa de la Finca Vigia. La villa blanche, de style colonial espagnol, est dissimulée par un kapokier centenaire et une tonnelle fleurie de bougainvilliers roses. La faune tropicale du temps d’Hemingway a disparu. Un havre de paix, un paradis d’artiste. Une tranquillité soudainement rompue par les pèlerins littéraires. Ils ne visitent la villa que de l’extérieur, s’agglutinant aux fenêtres pour observer les larges pièces à vivre. Un chœur quasi religieux s’élève en allemand, en anglais, en français, en espagnol. J’observe avec curiosité cette nouvelle tour de Babel autour du mystérieux passé cubain d’Ernest Hemingway.

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La Finca Vigia à Cuba
Crédits : David Lansing

Négociations secrètes

C’est dans cette villa que, le 11 novembre 2002, l’influent représentant James McGovern, élu démocrate du Massachusetts et militant de longue date d’une normalisation des relations entre les États-Unis et Cuba, signe un accord de numérisation des documents de l’écrivain. Un  accord culturel anodin ? Non, car cela fait cinquante ans que les États-Unis et Cuba se sont tournés le dos. C’est l’histoire par le petit trou de la serrure, car c’est sans doute grâce à la collaboration de Washington et La Havane sur ce dossier que la levée de l’embargo, qui fêtera son anniversaire le 17 décembre prochain, a pu être entamée. Lors de la signature, McGovern représente aussi la Finca Vigia Foundation, fondation américaine qui a son siège dans son district d’élu. Les héritiers d’Ernest Hemingway ont installé, au cœur de la John Fitzgerald Kennedy Library de Boston, les archives de leur prestigieux aïeul. Un traitement de faveur unique dans un fonds d’archives présidentielles, de démocrate à démocrate. La Finca Vigia Foundation a été fondée en 2004 par la petite fille de Maxwell Perkins, l’éditeur américain d’Ernest Hemingway, avec la bénédiction du Trésor américain. Ce dont veut s’assurer McGovern, c’est que l’ensemble des documents d’Hemingway restés sur l’île de Cuba seront numérisés pour être transmis aux archives de Boston. Le soir de la signature à la Finca Vigia, ce 11 novembre, le représentant cubain qui co-signe l’accord n’est autre que le propriétaire de la villa… Fidel Castro.

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La lettre de Mary Hemingway

Pourquoi ? Dans  son  testament  publié,  puis  dans  son  acte  de  dernière  volonté,  demeuré confidentiel, Hemingway lègue tous ses biens à sa dernière épouse, Mary Welsh Hemingway. Il insiste depuis longtemps : la Finca doit devenir un centre d’études littéraires. Mais un document sème le doute : un acte dont l’entête stipule « Pour le gouvernement cubain » détaille l’état de la maison, sans être signé de la main d’Hemingway. Et le rédacteur du texte de s’excuser en post- scriptum de l’état dans lequel il laisse la Finca. Une lettre datée du 21 août 1961 et vendue aux enchères en février 2015, vient lever le doute : rédigée de la main de Mary, la missive officialise le don au gouvernement cubain.

Le 23 août 1961, Fidel Castro décide de consacrer la Finca à un vaste musée national cubain Hemingway. Les nationalisations commencent et les Américains ne sont plus les bienvenus à Cuba. Suite à l’intervention du président Kennedy, Mary parvient à venir chercher elle-même les biens personnels de son mari qu’elle souhaite conserver. Elle emporte plusieurs manuscrits inédits qu’il avait déposé à la Banque nationale cubaine, des nouvelles, des romans et les toiles de maître dont regorgeait le pavillon : Juan Gris, Paul Klee, Juan Miro. Elle lègue les tableaux à des musées nationaux américains. Le 23 juillet 1962, date d’anniversaire de la naissance de l’écrivain, le musée cubain Ernest Hemingway ouvre ses portes. Les deux hommes, Castro et Hemingway, se sont peu fréquentés, à l’exception de concours de pêche. Le photographe cubain, Alberto Korda, immortalise la poignée de main des deux hommes à casquette, l’Américain et le commandant de la Révolution. En février 2014, alors que les tractations secrètes entre Washington et La Havane battent leur plein depuis neuf mois, James McGovern revient à Cuba. Il rend visite au palais de la Révolution de La Havane, à Raul Castro, nouveau chef de l’État cubain depuis 2006. Selon le magazine américain Politico, McGovern est là pour discuter d’un accord diplomatique. Mais Raul Castro n’a qu’une chose en tête : régler « le projet de numérisation d’archives de centaines de documents laissés par Ernest Hemingway dans son ancien domicile cubain », pour la bibliothèque de Boston.

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Dans la demeure d’Hemingway
Crédits : Constance Léon

« Le rôle géopolitique de la Finca dans le maintien des relations américano-cubaines est négligé », attaque d’emblée Ada Rosa Alfonso Rosales, la directrice cubaine du Musée Hemingway. La petite femme d’une cinquantaine d’années s’assied face à moi dans un fauteuil imprimé de grosses fleurs datant des années 1960. À l’image de la Finca, Ada Rosa est d’une élégance élimée. Son vernis à ongles est écaillé, un seul de ses yeux est maquillé. « Ses biographes, en particulier américains, sous-estiment souvent le rôle de la Finca dans la vie d’Hemingway. Ils considèrent la villa comme un lieu de villégiature provisoire. Il a écrit Le Vieil homme et la mer et Pour qui sonne le glas ici », renchérit-elle pour me convaincre, une fois sa cigarette à l’odeur âcre de cigare allumée. De l’autre côté du bras de mer, dans la maison américaine d’Hemingway à Key West, le musée revendique aussi l’écriture de ces deux romans. Pour qui sonne le glas et Le Vieil homme et la mer sont un autre Mont-Saint-Michel… C’est dans l’ancien garage qui abritait les voitures de collection d’Hemingway que travaille l’équipe de conservation du musée. Ils sont quatre : un photographe, une archiviste, Ada Rosa et son assistante. Son assistante est la seule à parler l’anglais, c’est elle qui traduit les biographies d’Hemingway à Ada Rosa. Elle rit comme une adolescente lorsque cette dernière lui traduit les frasques amoureuses d’Hemingway à Paris. L’assistante représente un atout de taille pour la directrice diplômée de littérature, qui dit s’être éprise d’Hemingway « sur le tard ». Interdiction d’entrer dans le bureau d’Ada Rosa, un réduit qui cache bien son potentiel : des centaines de pages numérisées sur un vieil ordinateur. Les conservateurs s’affairent, sous le regard bienveillant d’Ernest photographié à bord du Pilar, son bateau de pêche.

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« Pour la levée de l’embargo, je ne crois que ce que je vois. Je suis heureuse de l’amorce, mais j’attends », précise Ada Rosa d’un ton neutre, le regard un peu fuyant. Et pourtant, il y a urgence. L’aide américaine est aussi précieuse qu’indispensable. Depuis 2002, les experts américains, ingénieurs et paysagistes ne sont venus que quelques jours à la Finca, pour échanger sur les dernières techniques avec leurs homologues cubains. Les accords existants ne permettent pas aux chercheurs américains d’offrir les scanners de pointe. Alors, l’équipe cubaine limite les dégâts. La chaleur humide des Caraïbes dévore la collection de livres, annotés de la main du prix Nobel. Ils achètent des temporisateurs au Canada. Et puis, il y a les zones d’inconnu. La Finca manque cruellement d’outils techniques, comme un lecteur de diapositives photo de petit format 24×36, contenant des films inversibles, qu’Hemingway collectionnait par centaines.

Les touristes n’ont pas attendu que la demeure révèle tous ses secrets pour la visiter.

De leur côté, les Américains s’activent aussi. « Les documents sont en mauvais état, on ne pouvait pas se permettre d’attendre que le climat politique change », déclare Jenny Phillips, la fondatrice américaine de la Finca Vigia Foundation à l’AFP. En 2005, le fonds américain pour la préservation de l’Histoire place la Finca dans leur liste des 11 monuments les plus en danger à l’étranger. Pendant un an, de 2008 à 2009, le gouvernement cubain rénove la Finca, fidèle à l’authenticité du lieu. Après l’annonce de la « normalisation des relations », les États-Unis et Cuba signent un nouvel accord en mai 2015. Plus de 750 000 euros de matériaux de construction seront offerts par la Finca Vigia Foundation pour construire un atelier de restauration des documents de « Papa » sur place. En tout, 5 000 documents en cours de numérisation viendront enrichir le fonds d’archives de Boston. À peine la moitié des trésors dont regorge la villa. Les touristes, eux, n’ont pas attendu que la demeure révèle tous ses secrets pour la visiter.

Le fantôme de Hem

La directrice du musée ouvre le cordon pour pénétrer chez « Papa », comme Robert Capa, le légendaire photographe, surnommait son ami Ernest Hemingway. Les estivants collent le nez à la vitre pour mieux voir ce qui se trame. Sur la droite, la chambre de Mary ouvre le bal des lumineuses pièces à vivre. En passant, Ada Rosa pointe du doigt les persiennes à réglettes en plastique, accrochées aux fenêtres. Elle pose un doigt sur ses lèvres. « Ce sont les Américains qui m’en ont fait don, surtout ne l’écrivez pas », chuchote-t-elle. Les accords bilatéraux interdisaient à l’époque tout don de marchandises, même les plus petites. Entrer chez les Hemingway, c’est un peu comme entrer dans une maison tout droit sortie d’un magazine de déco, un honneur. Les Hemingway ? Ernest et Mary, depuis leur mariage en mars 1946. Mary Welsh, ancienne correspondante de guerre du groupe Time-Life a rencontré à Londres, en 1942, le célèbre auteur de Pour qui sonne le glas, paru en 1939. Elle sera sa dernière femme. Ce n’est pas elle qui a découvert l’endroit. Le succès croissant en librairie d’Ernest Hemingway et l’adaptation de son dernier roman à Hollywood lui permettent de quitter sa chambre 511 de l’hôtel Ambos Mundos à La Havane, où l’écrivain a pris l’habitude de s’isoler pour écrire, depuis 1929.

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L’hôtel Ambos Mundos
Crédits : Paul Mannix

Nous sommes dix ans plus tard, en 1939. Sa troisième femme, la célèbre journaliste Martha Gellhorn, découvre une annonce dans le journal local. C’est une maison délabrée que les Hemingway vont d’abord louer au printemps 1939. Après bien des travaux d’aménagements au confort tout américain, ils achèteront la Finca Vigia, le 21 décembre 1940, pour la somme considérable de 18 500 pesos cubains. Ce qui n’empêchera pas Hem de revenir à La Havane pour des virées nocturnes au bar Floridita ou à la Bodeguita del Medio, à deux pas de l’Ambos Mundos. Et que la fête commence ! La Finca ne désemplit que pour laisser l’écrivain à son œuvre. Les joueurs de pelote basque se mêlent aux républicains espagnols et aux pêcheurs cubains, qui succèdent aux intellectuels, aux militaires et aux stars d’Hollywood. La légende dit qu’Ava Gardner avait l’habitude de se baigner nue dans la vaste piscine. Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir étaient bel et bien vêtus lors de leur visite en 1960. Dans la chambre d’ami, le gigantesque canapé faisait office de lit à Gary Cooper, qui du haut de son mètre 91 ne pouvait dormir dans le lit d’amis. Puis on entre dans la chambre de Hem. Sur la table de chevet, une paire de lunettes à l’armature ronde et métallique. Sur l’étagère trône l’une de ses machines à écrire Royal Arrow, fidèle au mythe. Ernest Hemingway tape brutalement de deux doigts sur sa machine, debout. Ada Rosa réfute : l’écrivain n’écrivait quasiment jamais à la machine, préférant le crayon à pointe grasse. Oui, dès l’aurore, Hemingway se plaît à travailler debout face au meuble, chargé de livres. Pieds nus, il écrit et réécrit sans cesse, jetant les brouillons à même le sol. Les sonores tac-tac métalliques retentissent uniquement lorsque Hemingway recopie une note dont il est absolument certain. Autant dire qu’on ne les entend que rarement. Quand il écrit, seuls ses chats sont admis dans la pièce. Le lit sert de table de documentation. Les livres sont ouverts et annotés rigoureusement de la main du maître. Un trésor unique, plus de 9 000 livres, qui dort dans des classeurs et des étagères, attendant d’être numérisé.

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Mary et Ernest dans leur maison cubaine
Crédits : U.S. National Archives and Records Administration

Devant son lit, un modeste bureau de bois. Sous la plaque vitrée du bureau : des photographies de Martha en uniforme, de Mary, de ses fils, John, Patrick et Gregory, deux badges d’épaule en tissu de War Correspondent, un badge de la British Army, un autre Das Reich des SS, une clé de la suite du paquebot Normandie qui navigue entre Le Havre et New York jusqu’en 1939, sa clé du Ritz à Paris. Derrière le bureau, une salle de bain et une penderie. Cette dernière regorge de vestes de Mary et de Hem et ses imposantes chaussures, du 45 fillette. Dans la salle de bain, d’étranges hiéroglyphes recouvrent les murs, juste au-dessus de la balance. Malgré son embonpoint légendaire, Hemingway est obsédé par son poids. Chaque jour, il note méticuleusement le chiffre de la balance : 98 kilos pour 1,90 m. Il précise tout de même entre parenthèses, si une circonstance particulière a pu le faire grossir contre son gré : une soirée arrosée par exemple, les 17 daiquiris de l’apéritif n’aidant pas à alléger la balance ; ou encore s’il a été malade. Tout à côté des WC trône une bibliothèque d’appoint. Un jour, assis sur la cuvette, il lit le journal. Soudain, il hurle et appelle Mary. Il vient d’apprendre leur propre mort, imprimée à la une ! Nous sommes au début de l’année 1954, Hem et Mary reviennent d’Afrique, où ils ont survécu à deux reprises au crash de leur avion dans la brousse africaine.

Peu de temps après, lorsque l’écrivain reçoit le télégramme du prix Nobel de Stockholm, le 28 octobre 1954, il invoquera ses blessures bien réelles pour ne pas se rendre à la remise du prix. Il envoie un bref discours, lu en deux minutes par John Cabot, ambassadeur américain en Suède. L’idée ? « Un écrivain devrait écrire ce qu’il a à dire au lieu de parler. » Hemingway rechignera toujours à se rendre aux remises de prix littéraires américains, comme son Pulitzer pour Le Vieil Homme et la mer, en 1955. Honnissant le smoking de circonstance, Papa préfère de loin se trimbaler pieds nus et en short, loin des mondanités.

« Papa »

Dans la dernière pièce, la salle à manger, des gigantesques trophées de chasse, dont un kubu – un hippopotame du Botswana. Au centre, une imposante table rectangulaire en acajou de Cuba, éclairée par les larges fenêtres. Hem aimait s’asseoir dos à la fenêtre, face à son tableau favori de la maison, La Ferme de Miro. Aujourd’hui, il est remplacé par un duplicata, l’original ayant été légué au Smithsonian Museum de Washington. Il l’a acheté à un Joan Miro sans le sous, lorsqu’ils étaient voisins à Paris en 1922. La toile représente une ferme gigantesque à laquelle sont adossés une étable, une large cuve et de nombreux animaux. Au centre, un arbre imposant rappelle le kapokier gris de la Finca. La piscine, en contrebas, est à présent vide. Quatre petites tombes, celles de Black, Néron, Negrita et Linda, les quatre chiens favoris d’Hemingway, montent la garde devant son  bateau de pêche légendaire : l’imposant Pilar, long de 12 mètres, repose au sec. C’est un peu grâce au Pilar qu’Hemingway est devenu Cubain de cœur, mais Américain dans l’âme. Le bateau lui permet de fréquents allers retours entre Cuba et son pavillon de Key West, acheté en 1929, à l’extrême sud-ouest de la Floride.

En 1942, il s’emploie même à débusquer pour le compte des États-Unis les U-boots allemands au large de Cuba à bord du Pilar, avec l’aide de républicains expatriés de la guerre d’Espagne, de pêcheurs et de joueurs de pelote basque. De maigres résultats, mais les dossiers déclassés du FBI font tout de même état de renseignements utilisés grâce à l’écrivain. Hoover, fondateur et chef du FBI à l’époque, voit d’un mauvais œil la vie cubaine d’Hemingway et le fait surveiller. Lorsque le 29 janvier 1959, Fidel Castro et ses guérilleros renversent la dictature de Bastista, Hemingway clame « la nécessité historique de la Révolution pour Cuba ». Puis, viendra la grande scène de l’acte deux à l’aéroport de la Havane. À son retour d’Espagne, en 1939 après un voyage de presque un an pour couvrir les corridas pour Life, il embrasse le drapeau cubain et déclare qu’il aimerait être considéré comme un Cubain d’adoption.

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Ernest Hemingway à bord du Pilar en 1950
Crédits : U.S. National Archives and Records Administration

Le 4 août 1960, alors que les relations entre les deux pays se corsent, les Hemingway quittent définitivement la Finca. Ils emportent avec difficulté quelques manuscrits : les douanes sont sans merci. Hemingway passera illégalement la frontière. Après un séjour solitaire prolongé en Espagne, il s’établit définitivement aux États-Unis, à Ketchum, dans l’Idaho, dans son pavillon de chasse dont Robert Capa a immortalisé l’un de ses séjours avec ses enfants et Gary Cooper, quelques années auparavant. Les déclarations fracassantes d’Hemingway et les mises en scène de son existence ne doivent pas faire oublier qu’il se considère avant tout comme américain : « Dire que je ne suis pas un yankee impérialiste mais un petit gars de San Francisco de Paula (un village dans lequel j’ai vécu pendant vingt ans, peu importe l’époque), ce n’est pas renoncer à sa citoyenneté. » C’est ainsi qu’il l’écrit le 12 janvier 1960, depuis Ketchum, au général Charles Trueman Lanham. Ce compagnon de route d’Hemingway pendant la Seconde Guerre mondiale sur le front d’Allemagne de l’Ouest lui inspirera le personnage du colonel Cantwell, dans Au-delà du fleuve et sous les arbres. Le 2 juillet 1961, peu avant sept heures, dans le pavillon de l’Idaho, sa femme Mary Welsh dort à l’étage. Hemingway se tue d’une cartouche de fusil dans le crâne. Sa mort, comme sa vie à Cuba, demeure nimbée de mystère. Beaucoup s’interrogent sur les raisons de ce suicide entre l’hérédité, l’alcoolisme, les persécutions des services secrets ou la simple douleur de vivre.

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Une personnalité que ses admirateurs ne se lassent pas d’étudier, comme l’exégèse d’un texte sacré. Ada Rosa Alfonso, toujours heureuse aussi de voir que « son Ernest » n’a pas fini de faire parler de lui. Surtout, s’il contribue réellement au réchauffement des relations entre les deux pays. En avril 2014, un mois après la visite de James McGovern, Hollywood connaît une vague cubaine, tout droit venue du Malecon. En mai 1959, Carol Reed s’offrait le dernier tournage américain à La Havane, pour adapter le roman d’espionnage de Graham Greene, Notre agent à La Havane. Cinquante ans après le début de l’embargo, le réalisateur américain Bob Yari peut enfin filmer son biopic intitulé Papa, à la Finca Vigia et à La Havane.

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La rencontre mythique entre l’écrivain américain et Fidel Castro


Couverture : Ernest Hemingway dans sa demeure de Cuba.