Selon une enquête d’opinion publiée ce dimanche soir, 63 % des Français ne souhaitent pas que le président réélu Emmanuel Macron dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives prévues en juin prochain. Ils militent donc pour une cohabitation, relate BFM TV ce 25 avril.

Fraîchement réélu à la présidence avec 58,6 % des suffrages exprimés, Emmanuel Macron se trouve déjà face à un nouveau défi de taille. Les 12 et 19 juin, les Français seront à nouveau appelés aux urnes dans le cadre des élections législatives, qui désigneront les 577 députés qui siègeront à l’Assemblée nationale. Celles-ci sont capitales pour le président sortant, car elles lui permettront ou non de disposer d’une majorité, synonyme d’une plus grande marge de manœuvre dans l’exercice de son pouvoir. À l’inverse, ne pas disposer d’une majorité à l’Assemblée contraindrait son parti à travailler avec un gouvernement et un Premier ministre provenant de la coalition élue : c’est la cohabitation.

Or, cette hypothèse s’avère de plus en plus probable. Une enquête menée par Opinionway pour Cnews et Europe 1 indique effectivement que 63 % des personnes interrogées souhaitent qu’Emmanuel Macron « ne dispose pas d’une majorité et soit contraint à une cohabitation ». À l’inverse, 35 % d’entre elles aspirent à ce qu’il « dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale et puisse mener sa politique ». Selon cette enquête toujours, 44 % des sondés qui souhaitent une cohabitation veulent la voir s’exercer avec Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre. Pour 46% des sondés, c’est Marine Le Pen qui doit occuper le poste, et 8 % d’entre eux souhaitent voir Valérie Pécresse à Matignon.

Pour préparer ces élections, l’opposition s’organise déjà. Deux grands blocs devraient s’opposer à la majorité présidentielle. D’une part, les différentes forces de gauche devraient probablement cette fois s’unir autour de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Anne Hidalgo (PS), Julien Bayou (EELV) et Fabien Roussel (PCF) se sont d’ailleurs déjà exprimés dans ce sens. De l’autre, Éric Zemmour a invité son électorat, celui de Nicolas Dupont-Aignan (DLF), ainsi que « ceux de Madame Pécresse qui le souhaitent » à se joindre à celui de Marine Le Pen et à lui porter leur soutien, afin de faire entendre la voix de la droite nationaliste aux législatives.

Le 7 mai 2017, un même sondage Ipsos/Sopra Steria avait estimé au soir de sa première élection que 61 % des Français ne souhaitaient pas que le président élu dispose d’une majorité absolue à l’Assemblée. Mais finalement, la République en Marche avait remporté la majorité avec 306 sièges au deuxième tour et 43,06 % des suffrages exprimés. Elle devançait largement les Républicains (112 sièges) et le Modem qui clôturait le podium (42 sièges).

Source : BFM TV