Deux amies se sont retrouvées 82 ans après avoir été séparées par les nazis, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, relatait le Washington Post le 24 novembre.

Alors qu’elles étaient séparées depuis 82 ans, Betty Grebenschikoff a retrouvé sa meilleure amie, Ana María Wahrenberg, dans une chambre d’hôtel de Saint Petersburg, en Floride. Elles s’étaient vues pour la dernière fois au printemps 1939, alors qu’elles n’avaient que 9 ans. Elles s’étaient embrassées dans la cour d’une école de Berlin, les yeux remplis de larmes par la triste séparation de leurs familles, contraintes de fuir le pays et les nazis. Betty et Ana María pensaient ne plus jamais se retrouver, mais le destin en a décidé autrement. Le 5 novembre, plus de huit décennies après ce triste épisode, les deux amies étaient enfin réunies.

« J’ai eu l’impression de rentrer à la maison », explique Betty. « C’était très émouvant », ajoute Ana María, « C’était comme si nous n’avions jamais été séparées. » Les deux survivantes de l’Holocauste ont tenté de se retrouver durant des années, sillonnant des bases de données, prêtes à relever la moindre information susceptible de les mener à bon port. Cependant, la tâche n’était pas aisée, car les deux femmes ont changé de nom au cours de leur vie. Mais « je pensais toujours à elle », confie Betty Grebenschikoff.

Finalement, c’est un indexeur de l’USC Shoah Foundation, une organisation à but non-lucratif fondée par Steven Spielberg, qui produit et préserve des témoignages audiovisuels de survivants de l’Holocauste, qui a permis aux deux amies de se retrouver. Il a remarqué que les témoignages des deux femmes semblaient proches, et il a réussi à les mettre en contact. Betty, qui pensait que son amie était décédée, a alors appris qu’elle avait fui avec sa famille à Santiago du Chili, où elle vit encore aujourd’hui. Les deux femmes se sont d’abord retrouvées en novembre 2020 lors d’un appel sur Zoom, Covid oblige. Un an plus tard, les meilleures amies sont enfin réunies en chair et en os.

Les deux femmes ont passé quatre jours ensemble afin de rattraper le temps perdu. Elles ont fait du shopping, partagé des repas et, surtout, elles ont discuté pendant des heures. « Nous ne sommes plus les filles que nous étions à 9 ans, c’est certain, mais nous n’avons pas cessé de glousser comme si nous étions des enfants », raconte Betty, pleine de joie. Comme quoi, il ne faut jamais perdre espoir.

Source : Washington Post